Pour m'éviter les répétitions dans mes mails, voici les liens qui répondent à l'éternelle question du "COMMENT ON FAIT SAGEUUUH-FEMMEUUUH?"

dimanche 29 novembre 2015

Conclusion d'un premier stage

Je suis retournée en cours depuis 1 semaine: j'ai redécouvert le luxe d'être une simple étudiante de ma2, où tu n'as pas besoin de te lever à 6h00, d'aller te changer dans le froid et de rentrer à 19h30 en pestant parce que tu recommences le lendemain matin.


On ne va pas se voiler la face ni les fesses: tout être humain normalement constitué, il pourra aimer son métier autant qu'il le veut, il fera tout le temps la gueule quand il entendra son réveil à 6h00 et qu'il devra aller au boulot dans le froid. Et tout stagiaire normalement constitué aura doublement du mal à se lever, car il ne saura pas avec qui il sera dans la journée, et il risque de passer sa journée en mode boulet où il devra redoubler d'efforts pour montrer qu'il est capable. 

Les 2 dernières semaines de mon stage ont été un peu plus délicates. 
J'avais commencé à être laissée en autonomie, comme une grande, à me sentir vraiment à l'aise, et à presque oublier le fait que se lever à 6h00 est vachement désagréable. 
Mais mon planning a fait que pour les dernières gardes, je changeais tous les jours d'infirmière référente, et que mes journées étaient toutes les mêmes:
- trouver une référente 
- lui montrer que j'existe 
- m'adapter à sa façon de travailler ne pas être un boulet qui se retrouve tout le temps dans ses jambes, mais à chaque fois je me place tout le temps au mauvais endroit 
-  passer la journée à essayer qu'elle me fasse confiance pour me faire faire des gestes infirmiers
- finalement être larguée plus ou moins subtilement et envoyée faire des toilettes 
- rentrer le soir avec rien de validé 
- avoir les boules et m'enfiler un paquet de chips en rentrant, pendant que le mâle me dit "mais non ma chérie tu n'es pas nulle !" 

Attention, je ne crache pas du tout sur les actes de nursing. Parce que non, ce n'est pas réservé aux aides soignantes; toute ma vie quand j'aurai l'occasion d'aider mes collègues à faire des lits, des toilettes, je le ferai parce que dans un hôpital on a tous besoin les uns des autres. 
Mais ce stage là était un stage de soins infirmiers: autant je ne rechignais jamais à faire du nursing quand à côté on m'apprenait d'autres actes: injections, prises de sang... de quoi progresser et me perfectionner pour les actes qui servent de référence à l'évaluation clinique

Quand je voyais la fin de mon stage approcher, et que j'entendais mes collègues fièrement progresser et faire plein d'actes, j'ai eu une grosse montée de stress, et une grosse perte de confiance en moi
La veille de mon dernier jour, je n'ai presque pas dormi, j'appréhendais de voir injustement pleins de catégories de mon stage non validées alors que je n'avais pas eu la chance de tomber tous les jours avec la même infirmière et d'être complètement à l'aise. 

Mais miraculeusement (enfin, dans la suite logique des choses d'après le mâle qui a eu la patience de me rassurer tous les jours sans exception), elles m'ont validé mon stage en me disant que j'avais acquis quelque chose de bien plus essentiel que de savoir faire parfaitement une prise de sang: le relationnel avec l'équipe/avec ceux que je soigne et le respect des patients


"Très bon stage s'est bien investie tout au long de celui-ci

A de très bonnes qualités relationnelles et humaines.

Très bon esprit d'équipe"

Je retourne en stage en février, en suites de naissance, de quoi pouponner en perspective. Mes collègues m'ont assurée que là bas, j'aurai à nouveau l'occasion de pratiquer des gestes infirmiers, et de, telle une bouchère, faire des prises de sang si ça me tient tant à coeur !

Ancrer nos convictions féministes dès le début de notre formation

Elle s'appelle Matilde; non, son prénom n'est pas écorché, elle vient seulement d'Italie. Elle a débarqué en France à 18 ans pour devenir sage-femme, et s'est battue 2 ans pour au final réussir à intégrer notre promo. 

Elle a tout de suite posé la couleur: elle vient de bologne, là où on fait la bolognaise (elle est d'ailleurs prête à assassiner quiconque essaiera de lui faire manger des pâtes avec de la bolo industrielle Panzani), et elle a tendance à être complètement tarée, mais c'est bien les gens tarés, au moins c'est honnête et pas très compliqué. 

Pourquoi n'a t-elle pas fait sage-femme en Italie, pourquoi est-elle venue se casser le cul compliquer la tâche en passant par cet infâme concours ? Parce qu'au delà de l'appréhension du concours, elle avait une conviction qui valait tous les sacrifices du monde: Matilde est profondément féministe.

En Italie, les sages-femmes sont vraiment peu reconnues (encore moins qu'en France, c'est vous le dire), et c'est l'un des pays d'Europe où l'on déplore énormément de violences obstétricales, et d'objections au droit à l'avortement.
Elle aime ce métier plus que tout, et a envie de changer les choses, passer le concours dans un pays où le métier était du niveau Master avec une plus grande autonomie était donc un choix qui valait le coup. 

Elle dit haut et fort ce qu'elle pense, Matilde. Elle hésite pas à dénoncer l'injustice, le slut-shaming, la manipulation pro-vie: tous les sujets qui me font hurler à l'injustice et à la régression. Quand je suis à côté d'elle en classe et que le prof dit des conneries plus grosses que lui, je sais que je ne serai pas la seule à me lever de ma chaise. Quand je me bats pour faire reconnaître les compétences du métier de sage-femme, je sais qu'elle sera derrière pour prendre le relais. 

Matilde est allée en stage en suites de naissance: là où les mamans, encore fatiguées par leur accouchement, sont hospitalisées quelques jours pour vérifier que tout va bien. Elles sont inspectées, stressées, et leur bébé est pesé, touché, mesuré de tous les côtés. 
Malgré les beaux moments qu'elles sont censées vivre en profitant de leur tout nouveau-né, on ne peut malheureusement pas nier le stress que la médicalisation engendre, et surtout, le comportement des soignants qui est banalisé après des années d'expérience. 

Lors de notre retour de stage, où nous devions faire part de nos ressentis, elle s'est levée d'un seul coup, et nous a lu un texte qu'elle avait écrit. 

"Parce-que la notion de respect de l’intimité au sein du CHU me parait difficile à cerner, et parce-que j’ai observé au sein du service en suites de couche certains comportements qui m’ont indignée, voici les pensées que je tiens à vous transmettre.
Conformément à la Charte du Patient hospitalisé, tout soignant se doit d’assurer la qualité de l’accueil, des traitements et des soins. « Il met tout en œuvre pour assurer à chacun une vie digne ». Je tiens à souligner aussi que : « La personne hospitalisée est traitée avec égards. Ses croyances sont respectées. Son intimité est préservée ainsi que sa tranquillité. »
En tant que soignantes, nous devons ce respect à nos patientes. De part parce-que, meme si pour un court delai, leur chambre d’hopital devient leur domicile, et que donc à chaque fois qu’on entre dans cette pièce on s’introduit un peu chez elles. D’autre part aussi parce-que pendant ce sejour elles vont nous confier des choses qui les concernent et qu’elles ne disent ni ne montrent peut etre pas à tout le monde. Ces femmes s’ouvrent à nous et ceci ne nous doit pas paraitre à nos yeux comme quelque chose de normal, qui nous est du afin d’assurer un bon suivi des soins, mais comme quelque chose qui nous est permis, autorisé
Ce respect qu’on leur doit va du fait d’écouter quand on frappe à leur porte si nous pouvons entrer ou pas, au fait de demander si on peut effectuer leur examen clinique et bien d’autres choses encore. Ceci quel que soit leur niveau de pudeur et d’intimité.
Pour parvenir à respecter cette intimité et gagner la confiance de mes patientes, je me suis souvent posée la question : « Est-ce que j’aimerais si… ? ».
Est-ce que j’aimerais qu’on entre continuellement dans ma chambre et parfois meme sans que j’ai donné mon autorisation ?
Est-ce que j’aimerais qu’on exprime mon sein sans qu’on me le demande ?
Est-ce que j’aimerais si, pendant que j’allaite, une ASH passe le balai et laisse ma porte et ma fenetre ouvertes ?
Est-ce que la barrière de la langue et de la maladie justifie un suivi moins agréable et qu’on s’entretienne moins longtemps avec moi qu’avec les autres patientes ?
Est-ce que j’aimerais qu’on parle dans mon dos dans le couloir avec la porte de ma chambre entrouverte ?
Ou, au contraire :
Est-ce que j’aimerais qu’on fasse des remarques positives sur mon corps et sur ma santé ?
Est-ce que j’aimerais qu’on me demande l’autorisation avant d’accéder à mon corps ?

Réflechissez-y , et je pense que vous aurez la réponse lorsque vous vous demanderez : « Et la patiente dans tout ce vacarme ? Que ressent-elle ? »."

Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire, tous comme nos professeurs, sages-femmes de profession, qui ont pour objectif de faire de nous des soignantes bienveillantes et qui savent se remettre en question. Ce texte sera imprimé, et donné à toutes les étudiantes de l'école, pour nous faire réfléchir, pour faire de la future génération de sages-femmes des professionnelles (voire professionnels, mais nous n'avons que des femmes dans les promos pour cette année) à l'écoute de leurs patientes et dans le respect de la naissance.


mardi 10 novembre 2015

La continuité de mon premierr stage en gynécologie

J'ai kiffé ma race ces 2 dernières semaines en stage. Au fur et à mesure, on m'a laissé de plus en plus de choses à faire.

Je pense qu'en tant que stagiaire, première année qui plus est, nous avons un rôle de plante verte. Je me suis dit quitte à être une plante verte
1) Essayer de survivre pas comme mes plantes vertes à moi qui meurent toutes
2) Autant être utile en stage et aider autant qu'on peut aider
3) Être une plante verte qui considère que tout le monde a des choses à nous apprendre

J'ai donc fait masse de toilettes (pas les meubles, sur les humains), fait masse de lits (cette fois-ci les meubles), mais peu à peu je me suis incrustée approchée des infirmières pour qu'elles m’apprennent les soins infirmiers (en même temps, elles allaient pas m'apprendre la plomberie)

J'avais déjà fait fièrement des petites piqûres dans les cuissots des pauvres patientes et une prise de sang qui m'avait mise toute en émotion.
Mais j'ai appris à préparer mes injections, à préparer mes perfusions (en évitant de laisser des bulles, parce que c'est connu que les bulles d'air dans les vaisseaux c'est pas le top pour garder un patient en vie), à faire des pansements...

Au tout début de mon stage, quand je voyais les étudiantes infirmières déjà là depuis quelques jours je me sentais naze au possible. Je ne comprenais rien à l'armoire de médicaments, rien aux noms de médicaments et je tremblais tellement à la moindre préparation de médoc que j'ai failli me couper avec une ampoule. Je me dois d'être honnête: je n'ai pas failli, je me SUIS coupée avec une ampoule !

Et en quelques temps, avec des infirmières et autres élèves qui ont su me booster j'ai été lâchée dans la jungle, en autonomie.
Je prépare mon petit chariot de soins, et je fais le tour des patientes avec les soins qui sont programmés. Comme une grande ! Et même que je n'ai tué personne et que je n'ai pas encore lancé d'épidémie nosocomiale. A vrai dire je me lave tellement les mains à la solution hydro alcoolique que je ne comprends pas comment elles ont fait pour ne pas être à vif et ressembler à 2 gros steaks saignants !

J'ai aussi découvert les gardes de nuit. Dans mon service, c'est de 19h à 7h du matin. Je vous fais un bref résumé
- tu arrives à 18h30 toute fraîche dans le vestiaire, tu mets ta tenue et tu maudis discrètement tes collègues qui viennent de finir leur journée et qui vont rentrer tranquilou au chaud chez elles
- tu arrives dans ton service, transmissions et tu te retrouves seule avec 1 infirmière et 1 aide soignante pour TOUUUUUT le service (mais j'ai encore eu la chance de tomber avec des filles super sympathiques)
- entre les soins, pansements, injections et autres joyeusetés tu manges ton repas du soir à 00h. C'est trop cool, t'as l'impression de réveillonner. Sans les huîtres. Avec de la purée et du jambon. Bon les chocolats rattrapent le lot.
- tu prépares les soins pour la nuit à venir, toutes les 2h tu réveilles sadiquement les patientes (en fait c'est pas pour le fin mais pour surveiller leurs constantes post opératoires)
- et tu te retrouves à 4h du matin à ne savoir que faire, tu as fait tout ce que tu avais à faire, et ton prochain tour est à 6h
- tu te traînes jusqu'à la fin de ta garde avec une coupe de cheveux à en faire pâlir Cristina Cordula (Oh la la ça va pas du tout ma chewiiie)
- tu rentres chez toi ET TU TE JETTES DANS TON LIT. Puis tu te souviens que tu y retournes ce soir, parce que tu enchaînes 2 gardes de nuit.

Il y a quelque chose qui m'a particulièrement touché en stage. Un événement assez fâcheux, pour la première fois j'étais témoin d'une situation assez taboue, la violence médicale. Un médecin a été horrible avec une patiente.
Je n'avais jamais vu quelqu'un souffrir comme ça, jamais vu quelqu'un s'acharner sur une autre personne faible comme ça, sous couvert d'une blouse blanche et du "Je sais ce qui est le mieux pour vous madame. Je veux pas vous entendre chialer si vous avez mal".
Il est parti en claquant la porte. Je me suis retrouvée seule, chamboulée et écoeurée par la scène à laquelle je venais d'assister. J'ai fait alors tout ce qui était en mon possible pour calmer cette patiente qui avait une énorme tolérance à la douleur, mais qui venait de craquer dans une énorme crise d'angoisse.
J'ai fait alors ce pour quoi j'ai choisi ce métier: pour être dans une relation de confiance mutuelle, pour calmer cette patiente en respirant avec elle, en la touchant doucement, sans quitter ses yeux. J'ai passé de longues minutes à tout faire pour absorber sa douleur, pour qu'elle retrouve une respiration calme et puisse apaiser sa douleur.
Quand elle s'est calmée, je suis sortie de la chambre et je me suis effondrée. J'avais essayé de prendre toute sa douleur, et j'avais trouvé la scène ignoble et injuste. J'étais en colère et j'étais dégoûtée.
Quelques jours plus tard j'ai eu le bonheur de revoir cette patiente sourire, rire puis remarcher. Méconnaissable. J'ai continué à tisser des liens avec elle lors de mes soins quotidiens.
Et un jour, comme si de rien n'était, elle a reparlé de la scène. "Je n'ai pas oublié ce que vous avez fait pour moi ce jour là". Et j'ai eu ce cadeau, accompagnée d'un magnifique message

"Il est un fait indubitable, Vous m'avez extrêmement touchée par votre geste délicat. Ne trouvant pas les mots pour vous exprimer toute ma reconnaissance pour la générosité, la gentillesse et l'écoute que vous avez manifestées à mon endroit; 
nos moments passés ensemble resteront gravés dans ma mémoire"

J'ai versé ma larme (pour changer). Cette petite attention, couplée à ces "tu es faite pour ça" qu'on m'a répété plusieurs fois en stage m'ont confortée dans l'idée que j'avais trouvé ma voie.
Pas dans le sens où je fais ça pour avoir des honneurs. Dans le sens où les gens comprennent mon intention, mon envie de les rendre bien, de vivre de vivre au mieux leur hospitalisation (et pour les futures et jeunes mamans leur maternité).

Je rentre chez moi tous les soirs avec le sourire et je raconte mes histoires fièrement à mon chéri, qui trouve ça attendrissant ma fierté de faire une petite piqûre alors qu'il recoud des gens OKLM en garde.
Mais bon, il a intérêt d'être fier de moi et de le témoigner. Parce que j'ai tout le nécessaire pour faire des prises de sang chez moi, et s'il se moque de moi, un hématome est très vite arrivé... Mouhahahahahahahhaha (J'espère que vous aurez compris que c'est du 39387373e degré)

vendredi 30 octobre 2015

Bilan de la première semaine de stage...

J'arrive à la fin de ma première semaine de stage. Déjà ! (enfin, une autre partie de moi a envie de dire "Enfin !" en repensant au seum que j'ai quand mon réveil sonne à 6h, chose qui n'est pas arrivée depuis le lycée).

La veille au soir, je ne faisais pas la maligne. Dans le week-end déjà je sentais un peu la pression monter, j'en ai parlé dans cet article, mais plus ça allait, plus j'avais envie de me cacher dans un coin et de mordre la première personne qui s'approcherait trop de moi.
J'ai relu en long, en large, en travers les protocoles de l'hôpital, même si je sais qu'en théorie tu dois faire les choses avec un temps minutieux et moultes petites vérifications et qu'en pratique, quand ton patient a besoin de toi et que CA URGE, tu te fies à ton instinct et tu réponds à ses attentes au lieu de réciter ton protocole en le regardant se liquéfier sur place (je ne dis pas là que je ne respecte pas les protocoles d'asepsie, Pasteur je t'aime et je ne te trahirai point)
La nuit, je me suis réveillée tous les quart d'heure en mode "OH PUTAIN PUTAIN MON REVEIL A PAS SONNE". J'avais mis 3 réveils, mais on sait jamais, des fois le sort peut être contre soi... Par chance, j'ai bien entendu les 3 réveils. En même temps. A 6h. Et j'étais pas du tout de bonne humeur, à me lever dans le froid, en laissant seul dans notre lit le mâle, qui lui vient de finir son stage et qui va donc passer les 7 prochaines semaines bien au chaud chez nous à bosser sagement ses ECN, ET A POUVOIR DORMIR ! Je ne sais pas quelle force mentale a réussi à me retenir de lui mettre mes pieds froids dans le dos pour le réveiller, c'était dur pour moi d'être la seule à devoir affronter le froid et l'envie de retourner me pieuter.

Je suis arrivée à l'école à 6h30 (après avoir constaté qu'il me fallait seulement 4 minutes de voiture, qu'il y avait vachement moins de circulation et vachement plus de places à cette heure là, j'étais contente, et puis je me suis dit que tout le monde dormait, donc j'étais jalouse et frustrée).
Dans les vestiaires de l'école, Matilde et Gnégnile étaient les fesses à l'air. Non, elles ne s'exhibaient pas, elles se changeaient juste, en constatant que
- soit les pantalons mis à notre disposition ne correspondaient pas aux tailles que nous avions commandées lors des essayages
- soit nous avons pris du cul.
Option 2: on a pris du cul, mais avec le froid, les raclettes sont revenues au goût du jour, et la quantité de cellulite est proportionnelle à la quantité de raclette ingurgitée !

J'ai enfilé (non pas sans tortiller des fesses) ma tenue, et malgré ma frustration de m'être levée à 6h00, j'étais fière.

Pour ce premier jour, j'avais la chance de ne pas être seule, larguée dans le service. J'étais accompagnée d'Elsa (oui, comme la Reine des Neiges, je lui demanderai si elle a des pouvoirs magiques, mais pour le moment elle me les a bien caché), et on était aussi flippée l'une que l'autre.
La plus grande crainte que j'avais, c'était de rentrer dans le service, de me présenter, et que les soignants m'ignorent totalement voire me mordent et m'insultent de sale gamine. Mais nous sommes arrivées armées de notre plus grand sourire (et de notre swag, on a toujours du swag sur nous) dans la salle des transmissions, et nous avons dit un grand "BONJOUUUUREUUUH". Enfin, dans la théorie, parce qu'en vrai on a du avoir des voix de chatons étranglés tellement nous étions timides.

Et là, j'ai découvert la position du stagiaire. Tu es debout, bras tendus le long du corps, dos droit, et dans ta tête tu te dis "tiens toi droite et ne croise pas les bras ça te donne l'air fermé et négatif et ils vont croire que tu es satan que tu t'en fous que tu vas tout plaquer pour participer dans l'émission des Anges sur NRJ12". Tu ne sais pas si tu dois t'assoir, alors tu essayes de te placer stratégiquement dans la pièce, sauf que tu te places toujours à l'endroit où quelqu'un va passer et où tu vas le gêner parce que tu es un boulet. Alors tu commences à dire le seul mot que tu sais dire: "pardon". Et les gens autour de toi se demandent si tu n'as pas le syndrome poli de la Tourette, se disent que tu es un boulet, et que si tu avais eu le syndrome normal de la Tourette ça aurait été vachement plus drôle de t'entendre dire "TA GUEULE" à répétition.

Heureusement, ce moment gênant n'a pas duré longtemps car j'ai eu la chance de tomber dans un service où les professionnels sont super sympas et nous ont vite mis à l'aise. Elles n'ont pas hésité à nous proposer de les suivre, et à partir de là j'étais lancée.
Avoir travaillé en maison de retraite m'a permis d'avoir plus vite confiance et de savoir laver des fesses autre que des fesses de bébé. Du coup, je n'étais pas du tout réticente pour faire du nursing, au contraire: au moins je me sentais utile, j'aidais les aides soignantes et les infirmières, et je montrais à quel point j'étais motivée.

Les premiers temps, j'étais beaucoup avec Elsa, et une autre stagiaire en prépa infirmière, Margot. Le courant est bien passé entre nous 3, et dès qu'une sonnette retentissait, on passait en trio dans le couloir comme ça:
(l'infirmière, c'est la maman canard, et moi, je suis le petit caneton qui se casse la gueule car il se prend les pieds dans le fil de l'appareil qui prend les constantes)

On sautait de joie quand on reconnaissait la sonnette de la petite mamie qui avait besoin de réconfort, genre "remettez moi mon coussin" "j'ai chaud" "j'ai froid" "je peux avoir un café ?", car on savait qu'elle ne demanderait pas de geste trop techniques et qu'on ne se sentirait pas inutiles à répondre "Je vais aller demander à une infirmière". On est pas encore expertes en prises de sang et autres perfusions, mais au moins, on sait mettre des sucrettes dans un café et réconforter les patientes !

J'ai appris mon service (et à ne plus me perdre dedans), mais j'ai eu la chance d'avoir une visite guidée de toute la maternité. Et comme c'est un CHU, c'est un énorme pôle, donc pour s'y retrouver, faut être accompagnée de lui:

Je ne vous dis pas l'émotion quand je suis passée (alors que je ne m'y attendais pas), dans le couloir des salles de naissance... Et que j'ai vu, en vrai de vrai, là où les femmes accouchaient, comme dans baby-boom, avec le pèse bébé et de quoi le mesurer sur la petite table d'à côté. On a même croisé un tout petit bout âgé de moins d'une heure, qu'on affublait d'un pyjama rose pétant, trop petit, tellement qu'on voyait la couche qui dépassait: ma pauvre bichette, 1h de vie et tu as déjà ta première photo dossier !

J'ai beaucoup observé au début, je ne me sentais pas prête à faire des gestes techniques, j'avais trop peur de labourer mes patients car je suis la délicatesse incarnée. Mais j'ai eu un petit moment de folie (en fait, j'ai surtout eu une infirmière qui m'a vraiment expliqué les choses et donné confiance en moi), et en l'espace d'une demi-journée, j'ai fait mes premiers gestes infirmiers !
Ca peut paraître anodin pour les personnes expérimentées, mais autant vous dire que je n'étais pas peu fière lors de ma première réfection de pansement, préparation et pose de perfusion, injection... et grand moment... ma première prise de sang !

Et oui, j'ai fait ma première prise de sang ! C'était un véritable sketch, et je pense que la patiente se souviendra de moi comme la petite étudiante qui avait l'air tellement stressée de faire ce geste qu'on aurait pu croire que c'était plus difficile que l'intervention prévue par le chirurgien le lendemain. En plus, elle avait peur du sang, et m'a dit de ne pas me louper: j'avais la pression ! La main qui prenait appui sur son bras tremblait tellement que j'ai du lui faire un massage, mais j'ai un peu trop tremblé avec celle qui prenait l'aiguille: elle est ressortie avec un petit bleu. J'étais rouge et tremblante à la fin, comme si je venais de faire un marathon, alors qu'en fait j'avais seulement charcuté une patiente ! Enfin, elle a été très cordiale et m'a dit qu'elle n'avait (presque) pas eu mal, je pense qu'elle a eu pitié, mais elle a été vraiment très sympa !

Du coup, toute la semaine, quand je suis rentrée de stage et que je suis passée dans le souterrain flippant du CHU, j'étais de bonne humeur, de plus en plus contente de moi, et surtout, je me sens à ma place, je suis tellement, tellement heureuse d'avoir trouvé ma voie !

samedi 24 octobre 2015

Interview et témoignage vidéo

Petite interview que j'ai réalisé pour le site de http://www.clubmedecine.fr où je témoigne de cette ô terrible année de concours, avec laquelle j'espère revigorer les PACES qui sont en pleine période de burn-out !

La trame de l'interview est la suivante:
"Peux-tu te présenter rapidement pour les lecteurs de ClubMedecine.fr ? 
Peux-tu nous dire quel a été ton classement en PACES ? Etais-tu primante ou doublante ?
Tu as donc choisi d’aller en Sage-Femme, qu’est ce qui t’attire dans ce métier ?
Comment prenais-tu tes cours en amphi ? Pourquoi tu choisi cette façon et pas une autre ?
Travaillais-tu en groupe que ce soit en amphi ou à la bibliothèque ? Où travaillais-tu d’ailleurs ?
Comment as-tu ressenti les jours de concours et comment t’es tu préparée ?
Quelle est selon toi la meilleure méthode à adopter pour être efficace ?
Y’a t-il une méthode secrète pour réussir sa PACES ? :D
Avec le recul et la PACES en poche, comment vois-tu finalement cette année ? Quelle a été pour toi la chose la plus compliquée ?
Un petit mot de la fin ? As-tu quelque chose à ajouter ou un conseil à donner pour les futurs étudiants en PACES ? Quelle a été ta réaction quand tu as que tu étais reçue ?"

J'espère que de me voir en vidéo ne vous a pas trop effrayé, vous remarquerez que je parle comme j'écris: avec énormément de second degré !
J'ai prodigué pas mal de conseils déjà dans ce blog, avec la description de la PACES ici et comment se préparer à la P1 ici ainsi que les questions qu'on se pose une veille de rentrée, donc désolée si je me suis répétée pour mes lecteurs déjà anciens. 

Je me suis dit qu'un support vidéo pouvait être sympa, et vous donner un aperçu d'à quoi je ressemble en mouvement !

A 2 jours de mon tout premier stage...

Lundi 26 octobre, soit après-demain, je vais aller en stage. Je vous ai déjà parlé dans un article avant de cette débâcle qu'étaient les choix de stages et des lieux/services dans lesquelles j'allais être formée cette année, mais je ne vous ai pas parlé de toute la préparation pré-stage que nous avons la chance d'avoir dans notre école.

Car oui, maintenant, j'ai accepté les gros horaires de cours, la présence obligatoire et tout le tralala, enfin je n'avais pas le choix. Une des choses qui a aidé à me faire une raison, c'est déjà que les cours ressemblent à tout sauf aux cours de PACES (parler de l'adaptation à la vie extra-utérine du nouveau né c'est tout de suite vachement plus intéressant que le cycle de Krebs, je sais pas vous mais je trouve qu'un premier cri c'est plus émouvant qu'une suite de réactions chimiques) mais aussi que nous avons de nombreux TP.

TP? Trop prenant? Tripoteur permanent? Tortue péteuse? Travaux pratiques !
(ne cherchez pas, ma blague est tellement pourrie que je suis déjà partie loin, très loin !) 

Les travaux pratiques en école de sage-femme permettent de nous entraîner à faire des gestes médicaux sur du faux matériel (des faux bras, des faux ventres et même des fausses fesses, ce qui m'a valu un rire gras), pour éviter que nos premières expérience sur le terrain ressemblent à ça:

En ce début d'année, on a déjà appris pas mal de choses 
(ceci est un classeur rempli de moultes protocoles et autres fiches techniques)

Mais on a surtout appris la chose la plus essentielle pour des professionnels de santé: faire les gestes dans l'hygiène ! En soi, le plus dur dans la prise de sang ce n'est pas la ponction (même si avec ton aiguille dans la main tu as l'impression que tu vas déchiqueter ton patient), mais tous les gestes d'hygiène à appliquer.
Tu connais la base, pas te moucher dans tes mains, te laver les mains après t'être essuyé (pas t'essuyer avec les mains puis te moucher dedans), mais là, c'est tout un programme. Il faut tout désinfecter, tout le temps, changer X fois de gants, bien s'attacher la crinière, ne pas remonter ses lunettes sinon on recommence tout à zéro: un véritable exercice de patience.
Je n'ai jamais autant niqué mes mains mis de la solution hydroalcoolique que depuis que je suis dans cette école, et je psychote en comptant dans ma tête les secondes quand je me lave les mimines !

Depuis la rentrée, nous avons donc appris les bases de l'hygiène, les injections, les perfusions, les calculs de doses, les prises de sangs, les pansements et tout le protocole de l'allaitement. Je n'ai jamais autant mis de poupons à mes nichons inexistants pour me mettre en situation, mais à défaut d'avoir de la poitrine, je sais comment allaiter (je ne pense pas que ça me servira avant quelques années au passage).

Certaines filles vont aller immédiatement en suites de naissance, le stage qui en fait rêver plus d'une: aller dans les chambres des patientes qui ont accouché avec leurs nouveaux-nés et prodiguer les premiers soins. La prof nous a prévenu "A partir du moment où vous avez une blouse (aussi peu seyante soit-elle), les gens vont assumer que vous êtes des professionnelles: vous allez devoir répondre à leurs questions !", et elle nous a tendu ça:






Quand les potes de mon copain sont venus et ont découvert ces 2 petits livrets sur le bureau, ils ont hésité à lui dire de prendre la fuite face à cette copine qui semblait lui réclamer un bébé très explicitement ou aller de ce pas à Aubert nous acheter une turbulette pour nous féliciter.
Heureusement, ils ont été assez futés pour comprendre que ces livrets donnés aux parents à la maternité nous servent de support en tant qu'étudiantes SF, et que non, leur copain ne sera pas de corvées de couches, qu'il pourra continuer à geeker avec eux.









De mon côté, comme je vous le dis pour la énième fois, je vais en gynécologie médicale: ça va être essentiellement du suivi pré et post-opératoire, de la cancéro, parfois des IVG (d'où mon article précédent où je me suis positionnée par rapport à ce geste qui est très polémique).
Je serai loin des layettes et des petites couches pleines de méconium, mais je vais, j'espère, pouvoir pratiquer en vrai mes gestes infirmiers et surtout apprendre à prendre en charge un patient dans sa globalité: savoir le rassurer et anticiper sa douleur avec les bons gestes.

Je sais que ça va être essentiellement de l'observation, mais j'ai lu, relu mes protocoles, et j'ai préparé mes affaires. Après-demain, 6h30 je serai surexcitée dans les vestiaires avec Gnégnile, en train de sautiller parce que je ne rentre pas dans mon pantalon, et en appréhendant ma première rentrée dans le service (je sais que le personnel soignant ne mord pas, mais j'ai l'air très chiante et je pars dans les aigus quand je suis en terre inconnue: je vais éviter de me faire lyncher !)


vendredi 23 octobre 2015

Les sages-femmes autorisées à pratiquer les IVG médicamenteuses

Je me positionne sur un sujet délicat aujourd'hui.

Au début du mois, les sages-femmes ont été autorisées à pratiquer l'IvG médicamenteuse, rendant ainsi cette procédure plus accessible (moins de délais pour obtenir un rendez-vous, plus de professionnels disponibles).
L'article paru annonçant la future pratique de l'avortement par les sages-femmes

Je suis profondément féministe et pro-choix, cette nouvelle m'a donc réjouie.
Etre une femme ne fait pas de nous l'unique responsable d'une grossesse, et une grossesse accidentelle peut arriver à n'importe qui, peu importe l'âge, le niveau social, et même sous contraception ! Lorsque cette situation de grossesse accidentelle arrive, certaines femmes se sentiront prêtes et mèneront à terme, mais d'autres femmes feront le choix d'interrompre la grossesse: peu importe le choix de la patiente, en tant que sage-femme, je serai là pour soutenir.

Ce que je ne supporte pas, c'est la propagande pro-vie. Oui, je ne pèse pas mes mots: pour moi, faire des vidéos avec des informations erronées (non, un embryon ne ressent pas la douleur, non un embryon ne s'étouffe pas puisqu'il "respire" par le cordon), faire des sites internet avec des témoignages culpabilisants (on ne laisse témoigner que celles qui décident de mener la grossesse à terme, et celles qui témoignent pour une IvG disent qu'elles ont gâché leur vie et sombrent en dépression...) c'est de la propagande.
Ici, un lien qui décrit les tactiques des sites anti avortement

La seule personne qui devrait choisir de la suite de la grossesse est celle qui porte l'embryon, ainsi que son partenaire s'il y a, dans le respect mutuel, l'information objective et absolument pas ce discours culpabilisant qu'on entend encore trop souvent...

"On est pas des animaux, tu as couché tu assumes": je ne crois pas que la femme ait été la seule à faire cet embryon, je ne crois pas que ce soit elle qui ait à subir une grossesse et interrompre son avenir et ses projets, en mettant au monde un enfant si elle n'est pas prête.

"Avorter c'est tuer": non, c'est interrompre un développement. Cet embryon est un enfant EN FORMATION, il n'a pas de système nerveux mature: il ne ressent pas la douleur, ne croyez pas les faux témoignages qui montrent des images chocs d'embryon qui crie; ici, un petit article scientifique sur la douleur foetale dont le début est posé à 26 semaines: soit 12 semaines après la date légale de la fin de l'IvG
Oui, le cœur bat, assez tôt même, mais il bat de façon réflexe, à cause des influx nerveux dans les cellules: c'est le même mécanisme que la queue du lézard qui continue à bouger quand on l'a coupée.

"Tu n'as qu'à le faire adopter": c'est vrai que c'est moins traumatisant et pour la mère et pour l'enfant d'être abandonné et d'y penser toute sa vie, que d'interrompre le développement au stade embryonnaire quand l'embryon n'a ni sentiments ni sensations.


Et je cite ma copine de promo, Matilde "Être sage-femme et contre l'avortement c'est comme être boucher et végétarien"

Notre métier, comme son nom l'indique, est d'accompagner les femmes. Toutes les compétences des sages-femmes sont encore malheureusement trop méconnues, certes le métier de sage-femme est apprécié, car associé à la naissance, aux bébés, mais avant tout, c'est un métier de femme pour les femmes.

Être sage-femme, c'est être au coeur de la vie des femmes que ce soit au moment de donner naissance ou à toute autre épreuve cruciale de leur féminité: premiers rapports, contraception, et doucement jusqu'à la ménopause.

Accompagner les femmes dans le vécu de leur corps qui porte le fruit de la conception, dans leur vécu de la maternité: qu'elle aboutisse à une naissance ou non.
L'essentiel étant de leur permettre de continuer leur vie et de s'épanouir personnellement et professionnellement, jusqu'au jour où elles seront prêtes, même si certaines feront le choix de ne jamais être mère.

Ne jamais les juger.

samedi 17 octobre 2015

Les premiers jours à l'école...

Il m'aura bien fallu un mois complet pour vaincre la flemme trouver le rythme et pouvoir écrire mes ressentis avec du recul. Parce que vous allez comprendre à la lecture de mon article que si j'avais raconté ma rentrée le soir même, j'aurais écrit un concerto de plaintes et gémissements sur un fond de déception monotone ! 

Comme on a pu le voir sur mon dernier article, j'étais ultra-super-méga excitée à l'idée de rentrer à l'école. J'en connaissais un peu sur l'école, mais pas l'essentiel, alors j'avais hâte de découvrir mes matières, mes horaires, mes lieux de stage...

Je pensais que j'allais me réveiller au taquet à 7h. En fait, j'étais comme ça dans mon lit:

Et je n'ai même pas été réveillée par le mâle qui devait partir en stage, pourtant, quand il se réveille pourtant c'est parfois ça:
Donc quand j'ai ouvert les yeux et qu'il était 8h sur mon réveil, j'ai paniqué à bloc car j'avais eu le temps d'oublier que ma rentrée n'était pas à 8h mais à 9h30.
Oui, j'ai pas eu beaucoup d'informations sur la rentrée, on a été tenues en haleine pendant 4 mois, et la seule information importante, j'ai réussi à l'oublier et à me déclencher une crise de panique le matin même de la rentrée. Pas très futée la gamine.

J'ai donc été plus forte que le fardeau de la fatigue, et je me suis levée.
Ca y est: j'étais a nouveau super impatiente. J'ai mis ma petite tenue de rentrée (se référer à l'article précédent où il faut toujours avoir l'air trop classe à la rentrée même si tu ressembles à une poubelle les autres jours), j'ai même fait un petit OOTD sur Instagram, parce que oui, je souffre d'une grave addiction à Instagram où je ne peux pas m'empêcher de tout prendre en photo, surtout ma bouffe, avec un joli petit angle qui rend tout tellement plus appétissant et qui cache la grosse trace de brûlure sur mes cakes quand ils ont eu chaud au cul


Je suis partie à 8h45, en me les pelant, parce que vouloir faire la belle c'est une chose, mais mettre une tenue d'été alors qu'on a oublié que le matin il faisait plus frisquet dehors que dans son lit, ça caille les miches ! Sur le chemin j'essayais de marcher droit avec mes talons de minette là, et je me suis dit "Demain, je mets mes immondices de chaussures déjà défoncées que quand mes parents me voient avec ils ne peuvent pas s'empêcher de m'engueuler". Au moins, je n'aurais pas la crainte que ma cheville parte en vrille, comme elle a eu la bonne idée de le faire devant le lycée de ma ville où il y a le plus de mâles, et où les mâles ont ri grassement en se disant "GENRE LA MEUUUUF". 

Gnégnile m'attendait fidèlement devant l'école (enfin, parce que je l'avais harcelée tout le long du chemin avec des messages du genre "ATTENDS MOI ME LAISSE PAS SEUL PUTAING JE VAIS MOURIR JE VAIS ME FAIRE ROULER DESSUS PAR LES AMBULANCES J'AI PEUR IMAGINE LES FILLES DE LA PROMO C'EST DEVENU DES MONSTRES PENDANT L'ETE !!")

Et là, devant l'école, un petit banc de bizuths. Vraiment, on avait l'air aussi à l'aise que Nadine Morano en balade dans le 93 qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine: je me demande laquelle de nous avait l'air la plus flippée. On s'était déjà parlées à la réunion de pré-rentrée, mais là c'était pas pareil. Avec le stress de la rentrée, on se sentait obligées de parler, enfin, je ne supportais pas le silence pesant et le fait qu'on se regardait sans savoir quoi se dire. En plus, je ne connaissais encore aucun prénom, la seule chose que je savais d'elles c'est qu'elles devaient me prendre pour une mongole avec un humour pourrave incapable de fermer son clapet et de laisser un peu de silence ! 
J'avais envie de me mettre comme ça: 

Heureusement ce petit moment gênant a été interrompu par les Ma3 (les 3ème année de sage-femme) qui nous ont chaudement invitées à venir prendre le petit déjeuner de bienvenue. L'appel de la bouffe, c'est radical, j'étais prête à y aller en courant vous pensez bien ! 
Mais, grandes coumiques qu'elles sont, elles nous ont d'abord fait une petite épreuve, heureusement moins sadique que le WEI (toucher des abats de poisson le jour de la rentrée ça nous aurait peut être mis dans le groove, mais l'odeur aurait rendu le moment un peu plus difficile pour les profs): sur une table il y avait plein de photos de bébés, on en piochait une au hasard. Il fallait retrouver le bébé de la photo 20 ans et des brouettes plus tard: la fille qu'on retrouvait serait donc notre marraine. 

L'année prochaine je mettrai cette photo pour faire une petite blague à ma future fillote d'école 

Le problème, c'est que je ne suis pas physionomiste du tout: je suis capable de confondre Taylor Swift et Adèle, et j'ai appris il y a seulement 1 mois que Stewie Wonder était noir (à ce moment précis Mickaël a songé à me bannir de notre appartement). Et quand je suis en stress, j'arrive encore moins à résoudre les énigmes: si on me faisait faire fort boyard je crois que je m'assierais sur les genoux de passe partout et que je me mettrai à pleurer pour cause d'excédent de stress. 

Heureusement, ma marraine de Ma3 s'est désignée, ce petit bébé blond est devenu une jeune femme brune: elle a pas lésiné sur le challenge, mais elle est tombée sur la plus berlaude des Ma2 en matière de physionomie. Heureusement que j'ai fait sage-femme et pas enquêtrice policière. Enfin, je lui ai pardonné la fourberie de sa photo quand elle m'a donné des viennoiseries. 
Parce que je fonctionne un peu comme ça: 

Elles nous ont fait visiter l'école, enfin, re-visiter pour ma part, mais j'étais contente de me familiariser avec des locaux dans lesquels j'allais me cailler les miches l'hiver. 
Puis ce fût l'heure de la réunion de pré-rentrée, dans une salle avec des gros ballons d'accouchements. J'avais envie de me jeter sur les ballons, mais je me suis dit que ça ferait fouillis le jour même de la rentrée ! 

Et là, j'ai redécouvert la sensation des cours en petit comité. Comme nous étions 27 filles, les profs nous regardaient dans les yeux, avec un trombinoscope dans une main et un sniper dans l'autre. En fait, ils faisaient l'appel et étudiaient nos visages pour apprendre nos prénoms. Gloups, nous sommes fichées. 
En 2 ans de PACES, tu as le temps de t'habituer aux grandes amphithéâtres où personne ne te connait, encore moins le prof, où tu n'as rien à prouver à personne, où tu viens un peu quand tu veux, où tu peux louper 1 ou 2 jours de cours sans avoir à te justifier (mais c'est mieux de récupérer les cours après, c'est pas comme s'il y avait un concours à passer derrière quoi), en gros malgré la prison de ton rythme de travail, tu es "libre" de t'organiser comme tu veux. 
Au fur et à mesure de la réunion, j'ai compris une chose qui a été difficile à digérer: j'allais devoir dire adieu à la liberté que nous offre la fac. Présence obligatoire en cours avec émargement à chaque heure de cours, emploi du temps connus chaque lundi pour la semaine à venir, et sous réserve de changements il faut se considérer occupée du lundi au vendredi de 8h à 18h. Plus de 10% d'absence, et c'est l'interdiction de passer une épreuve. 
Ce fût un petit coup de massue pour moi qui avait tellement pris goût à la liberté tellement que je suis allée à disney en pleine semaine en mars, et je pensais pouvoir réitérer l'expérience des week-end prolongés de temps en temps, le stress du concours en moins. Et bien, ce fût raté !

Le midi, nous avons pique-niqué ensemble devant l'école. Les langues se déliaient, on a pu parler tranquillement. L'école est en face de la maternité, et mon mâle était en stage en suites de naissance à ce moment là: il est sorti en mode fantasme-de-la-blouse-avec-ma-petite-chemise-cintrée-et-ma-petite-barbe-taillée-swag-l'air-de-rien et je suis allée fièrement le voir (en mode groupie, qui craque son slip, et qui même si elle vit avec depuis 1 an elle ne réalise toujours pas que c'est son copain). J'étais pas peu fière que mes collègues de promo le voient, mais au final, je pense que ce qui les intéressaient plus c'était leur bouffe, et ça, je comprends tout à fait, je crois qu'à leur place je n'aurais même pas levé ma tête de mon paquet de chips ! 

L'après midi, ce furent 2 heures de bactériologie. Ça parle prélèvement, pus, staphylocoques et autres joyeusetés. J'étais fatiguée, mes yeux piquaient: j'avais aussi oublié ce petit détail: à 14h, dans une petite salle de cours, avec un prof qui parle doucement, ça relève de l'impossible de ne pas s'endormir. Je n'avais qu'une hâte: rentrer chez moi. 

A 16h, je suis limite rentrée en courant pour rejoindre Mickaël. Il s'attendait à voir une surexcitée en joie, prête à tout lui raconter en sautant partout. Il a vu une fille boudeuse, migraineuse, qui se retenait de pleurer, qui s'est assise à son bureau, a voulu allumer son ordinateur pour mettre en page son cours, a vu son ordinateur griller (avec un petit nuage de fumée) sous ses mains, qui s'est encore retenu de pleurer, qui a rangé son linge, qui s'est pincé le doigt dans la porte de son placard, qui a fini par enfin fondre en larmes. 
Je me demandais ce que je faisais là. Je me demandais si j'allais me refaire à un rythme scolaire, encore plus sévère qu'au lycée (car à vrai dire, mon présentéisme au lycée c'était pas tout à fait ma plus grande qualité, je possédais l'art de sécher sans que ça se voit). Je me demandais si j'allais pouvoir organiser des sorties cette année sans connaître mon emploi du temps avant d'arriver à la semaine d'avant, sans être garantie qu'il ne bouge pas. Je me demandais comment j'allais gérer toutes les informations et exigences qu'on nous a étalé au cours de la journée: gérer l'association de l'école, préparer le gala des Ma5, se faire intégrer au WEI.
J'étais tout simplement déçue, et surchargée de toutes les informations que j'attendais depuis juin. Et à ce moment là, à part dormir, je ne pouvais rien faire pour me sentir mieux... 

Le lendemain, j'ai eu mon deuxième cours. 2h à parler d'allaitement avec une conseillère en lactation, à parler de maternage, de propagande anti-vaccin... 2h à parler des sujets qui me tiennent à coeur, à échanger avec la prof, à me sentir respectée... et à ma place. 

J'ai repensé aux matières que j'allais voir cette année, et j'ai retrouvé un peu le sourire: puériculture, étude des systèmes (digestif, locomoteur, neurosensoriel, cardiorespiratoire), sémiologie, santé publique, agents infectieux, obstétrique, santé société humanité, tissus sanguins, système immunitaire, néphrologie, et mes options
Après tout, tout était majoritairement intéressant, avec le prof pour nous apprendre à notre rythme, répondre à nos questions, sans sélection et avec de nombreux TP pour illustrer et se préparer aux stages... 

Le midi, d'ailleurs, il a fallu choisir les stages, au nombre de 3: soins infirmiers, suite de naissance, et salle de naissance. 
Il faut se partager les services, les dates et les lieux de stages: entre les filles qui préféraient choisir la ville, celles qui préféraient choisir la date et les autres qui préféraient choisir le service dans lequel elles allaient tomber, l'ambiance ressemblait à la dernière épreuve de Koh Lanta.

J'ai eu ce qui me plaisait,
- en octobre, je serai en service de gynécologie-obstétrique 
- en février, je serai en suites de naissance 
- en avril puis en juillet, je serai enfin en salle de naissance, et j'assisterai à mes premiers accouchements 

Il m'a fallu quelques semaines pour me rendre compte que ce que je voyais comme des inconvénients étaient simplement des privilèges pour ma formation. Dans le supérieur, il est quasiment impossible de pouvoir interagir avec ses professeurs, d'avoir autant de TP pour s'entraîner avant les stages. 
Ce que je voyais comme une surveillance, j'ai compris que c'était finalement un encadrement qui fera de nous des sages-femmes qui auront été plus que préparées et poussées par le haut. 

Bon, cependant, nous seront des sages-femmes avec des tenues fort peu seyantes, qui sont soit trop petites et qui craquent dès qu'on se penche, ou soit trop grandes à tel point qu'on a l'impression d'être un sac à patates géant !


Je savais même le premier soir où je paraissais inconsolable que je vaincrais cette déprime, et je savais que je finirai par vaincre la flemme d'écrire, par chance, le moral est revenu largement avant l'écriture, mais mon blog est enfin à jour !

mardi 8 septembre 2015

Un veille de rentrée...

Oh mon dieu. Doux jésus marie-joseph (désolée, je jure alors que je ne suis d'aucune confession religieuse, mais je trouve que cette petite expression souligne bien mon état d'excitation). Oulala. C'est demain.

C'est demain, bordel de merde.

C'EST DEMAIIIIIIIIIIIIN!!

Tout est prêt. Ma tenue est repassée et pliée. Ma trousse est remplie. J'ai mis les feuilles doubles grands carreaux, les feuilles simples grands carreaux et les feuilles simples petits carreaux dans la pochette que j'ai mis dans mon sac que j'ai mis dans ton fondement.
J'ai fait un bon soin de cheveux pour avoir l'air d'avoir une perruque mais ils sont trop secs et irrécupérables, mon siphon qui vomit mes cheveux peut témoigner. J'ai fait un soin de peau pour ne pas avoir l'air d'une adolescente en pic hormonal (bien sûr, petit pic hormonal avec boutons la veille de la rentrée, sinon c'est pas drôle). Je me suis même épilé les sourcils:
Je me suis retenue de faire ce fort coquet effet de style sourcilier

En gros, j'ai essayé d'avoir l'air coquette, comme tout le monde le jour de la rentrée. Bien sûr, on sait bien que je fais genre, et qu'à partir de la semaine prochaine les filles me verront arriver en pull trop grand, jean trop grand, chaussures démontées parce que je viens à l'école à pied pour entretenir mon fessier dans mon jean trop grand, lunettes entourant mes yeux qui surplombent des valises.
Elles vont me voir naturelles quoi:
"Salut les filles, oui j'ai dormi pourquoi ?"

Ces vacances ont été terriblement longues, j'ai fini la P1 mi mai, en gros ça fait presque 4 mois de vacances, en sachant qu'au bout il y a mon entrée à l'école dont je rêve depuis bien longtemps. J'ai eu l'impression que le temps ralentissait, genre comme si le dernier mois de vacances était passé à la même vitesse qu'un cours de maths de 11h à 12h quand tu as faim un vendredi (oui, on l'a tous vécu cette heure de cours interminable).

Il y a quelques jours je suis allée voir en direct live mon emploi du temps avec Gnégnile, dans le hall de l'école. On était excitées comme des puces de découvrir le couloir dans lequel on va bientôt passer avec une humeur de chacal les matins à 8h.
Et là, j'ai entendu une voix qui m'était familière... Audrey !!

Audrey ? Genre Audrey comme moi ? Non non, je ne suis pas encore schizophrène:

Audrey, c'est ma marraine d'école. En septembre 2013, quand j'étais une petite primante innocente, je me suis inscrite au programme de parrainage de la fac de médecine. On t'attribue un parrain/une marraine qui a eu son concours (médecine, pharma, dentiste, kiné, sage-femme), tu le rencontres et au fur et à mesure de l'année il te coache à fond.
Audrey, c'est moi avec 2 ans de plus. On a tout de suite découverts nos points communs, déjà le prénom, l'origine (on fait toutes les deux partie du fin fond du morvan nivernais où la beauferie est d'actualité), la passion, et les convictions. C'est vraiment notre trait de caractère en commun, quand quelque chose nous tient à coeur, on est assez intarissables sur le sujet: on essaiera toujours de convaincre l'interlocuteur, en s'énervant toute seule car c'est dur de dire à un beauf2france que "non, les arabes ne sont pas des voleurs qui vont interdire le jambon dans les cantines" et que "oui, l'amour c'est inné, un homme peut aimer un autre homme et n'est pas une erreur de la nature".
C'est grâce à elle que je n'ai pas abandonné. Je ne voyais pas le bout de la P1 quand j'étais primante, je ne savais pas pourquoi je me battais. Elle m'a parlé de l'école, des gardes, des amies qu'on s'y fait, m'a montré des cours, des choses concrètes. Elle m'a dit de me battre, et je me suis battue en la regardant manifester pour les sages-femmes en 2013-2014, en regardant les photos de ses soirées avec les autres sages-femmes et en me disant c'est bientôt mon tour.

Et donc, ce matin dans le couloir de l'école, j'étais avec elle, à sa place, à notre place.
Elle m'a fait visiter l'école en mode VIP: les petites salles de cours, les petites salles de TP avec les faux bébés, les multiples toilettes (la pièce la plus importante pour moi), l'endroit où on mange (la deuxième pièce la plus importante pour moi).
Elle m'a emmenée au sous-sol, m'a montré les blouses. HA LES FAMEUSES BLOUSES. C'est LE symbole de l'entrée à l'école, il y a 2 ans de ça quand j'ai rencontré Audrey elle avait mis en photo de profil sa petite tête (et son petit fondement) dans sa petite blouse. Bientôt, j'essaierai la mienne. En attendant, j'ai joué avec celle de mon amoureux:
(J'ai voulu faire genre le couple de Grey's anatomy. Oui, je bave devant sa photo, et j'assume. Oui j'ai fait genre avec mon stéthoscope qu'on utilise pas beaucoup dans la profession, mais j'aimais bien le petit côté blouse hype)

Aussi, dans le sous sol il y a un truc commun à tous les hôpitaux: un couloir souterrain qui relie l'école de sage-femme au CHU pour ne pas qu'on passe par l'extérieur et qu'on salie notre blouse
Oui, c'est glauque au possible et je n'irais pas me balader seule la nuit, j'aurais trop peur d'être dans un film d'horreur (déjà que ma tête à moi suffit à me faire peur)
Quand on circule dans le couloir de l'horreur en groupe, c'est marrant. On l'impression d'être passe partout de Fort Boyard et on croise des gens sur des petits tracteurs. En gros, on a 8 ans dans notre tête !

Quand on a fini la visite et dit au revoir à ma marraine d'amour et sa copine, Gnégnile a usé de son humour légendaire et m'a sorti le plus naturellement possible:

"ET TOI QUEL A ETE TON MOMENT PREFERE?"

J'ai ri grassement. Merci Gnégnile.

J'ai hâte d'être à demain pour découvrir tout ce que l'école a à me montrer, et j'espère rire grassement. Je ne suis pas stressée, juste terriblement impatiente !

lundi 31 août 2015

Les questions qu'on se pose avant la rentrée...

Il y a 2 ans, je venais de découvrir l'indépendance. J'attendais ça depuis très longtemps, c'est comme quand on est au collège: quand on est en 6ème, les 3ème ont l'air super grands mais en fait leur plus grande préoccupation c'est celui qui aura le plus de followers sur instagram. Quand on est au lycée, on regarde avec envie les bacheliers qui se préparent à partir à la fac...

Mais ça, c'est toi quand tes parents te laissent seul dans ton premier appart:

Quand tu découvres que faire ses courses en prenant le bus et le tram, ça fait mal aux bras (et au porte monnaie). Quand tu deviens ami avec les pâtes, le riz et la constipation. Quand tu dois traîner ton linge sale à la laverie, en attendant dans la salle où y'a plein de gens louches, et que quand tu rentres tu dois tout bien étendre sur des cintres car repasser c'est vraiment trop dur et c'était plus simple quand môman le faisait à la maison.

Tu es largué dans la vie d'adulte quoi, alors qu'au final tu es encore un bébé. Et comme tu es un bébé, avant de rentrer en P1 tu te poses plein de questions, car tu sais que ça va être très difficile comme je l'ai raconté avec beaucoup de blagounettes pour mieux faire passer la pilule dans cet article (désolée s'il y a des répétitions)

Est-ce qu'il y a encore du bizutage ?
On a tous entendu parler de l'histoire des doublants qui martyrisent les primants, comme je l'ai spécifié dans mon autre article sur la P1 à part chanter des beauferies, ils ne font rien de méchant. Ils jouent juste leur dernière chance et remettent leur vie entre parenthèses 1 année de plus, et leurs fessiers sont déjà douloureux d'être restés posés un an à la BU !

Est-ce que je dois prendre un prépa ?
C'est comme tu le sens. Dans ma fac, honnêtement, ce n'est pas vraiment utile (pour sage-femme du moins) si tu sais bien prendre tes cours.
Une prépa pourra te faire des jolis polys de cours tout propres et tu auras quelqu'un pour t'expliquer un peu mieux le métabolisme des oses que le malheureux schéma que tu auras tenté de prendre en photo sur le diaporama du prof.
Mais une prépa ça coûte cher, et ça t'impose de travailler à certaines heures (te caler sur le rythme des cours de la prépa, te rajouter des colles) et pour certaines personnes ça peut être tout sauf bénéfique.
Si tu as un tutorat dans ta fac, fais lui confiance et fais ses colles, prends bien tes cours et ça devrait aller sans prépa.
Le meilleur entre-deux c'est de faire un stage de pré-rentrée pour te mettre dans le bain (avoir quelques polys de base, quelques astuces) et de là tu sens vite si la prépa te va !

Comment ça se passe les cours ?
En amphi. Avec du monde. Et du bruit. Et des avions en papier. Et des chansons paillardes.
Choisis vite ton support de cours:
- à la main ça fait mal, mais c'est pratique pour écrire les formules
- à l'ordi c'est plus propre et tu écris vite, mais si tu n'as pas d'imprimante c'est naze car apprendre sur un écran c'est franchement impossible

Il vaut mieux que tu assistes à tous les cours qui ne sont pas une perte de temps (le prof qui lit à voix haute son poly que tu as sous le nez ne sert à rien: tu n'as plus besoin que père castor te raconte une histoire)
et que tu écoutes, même si tu vois au tableau un schéma qui est dans ton poly, surtout écoute et note les explications, dans 3 mois tu ne te souviendras plus du nom et de l'utilité de cette enzyme !

Comment prendre un rythme de travail ? Quel était le tien ?
Oui quand tu vas un P1 le conseil bateau que tout le monde va te donner (moi la première) c'est pas "une de perdue dix de retrouvées" mais "faut trouver ton rythme dès le débuuuut"

Mais comment trouver son putain de rythme alors qu'on sort tout juste du lycée où réviser le contrôle de physique dans le couloir juste avant l'épreuve suffisait à maintenir sa moyenne ? Où on avait des mignons petits exercices que les profs nous dictaient pour mettre sur nos petits agendas ?

Ne te force pas (dans la mesure du possible) à travailler juste histoire de travailler, parce que dans l'amphi t'auras toujours un connard pour te dire "ha je connais déjà tous les cours d'UEtruc, j'ai refait les QCM j'ai eu tout juste et je chie des papillons"
Quand tu relis 10 fois la même phrase, que tu t'endors dessus, que ton esprit vagabonde et que dans ta tête c'est ça même si tu as changé de matière car avoir cette sensation là quand tu bosses la bioch c'est normal:

Ferme tes cahiers, et pète un coup lève toi, prends l'air.
Il y a des heures où ton cerveau ne veut pas travailler le bougre, parce que tu digères ou parce que ton cerveau est un salaud. Et comme ton cerveau est un bon gros salaud, les moments où tu n'arriveras pas à bosser, tu culpabiliseras, ça sera cercle vicieux, car ce que tu apprendras momentanément en te forçant ne restera pas.

Paradoxalement, il y a des heures où tu bosseras super bien. Mais si, je te promets, ton cerveau n'est pas tant un salaud que ça. Cale toi un petit programme (raisonnable) à ces heures de la journée là en semaine, où tu reverras les cours que tu as vu le jour même.
Je vais te donner une idée de mon programme à moi, qui fonctionnait bien pour que tu aies une idée

J'avais cours les lundi, mercredi, jeudi et vendredi matin.
J'avais cours les mardi après-midi.
J'avais colle les lundi soir.
J'avais le swag tous les jours

Le midi, je rentrais, prenait mon déjeuner, imprimait mes cours du matin, soit je faisais une sieste de 10/20 minutes (assez pour ne pas sombrer dans le sommeil profond et être comme une brute des cavernes un lendemain de cuite à mon réveil) soit je buvais un café

Et l'après midi, je bossais le cours qu'on m'avait donné le matin puis j'enchaînais sur les QCM qui correspondaient à ce que j'avais appris. Apprendre les cours bêtement sans faire les QCM c'est comme pisser dans un violon inutile: il faut que ton apprentissage soit ciblé et que tu apprennes à faire les QCM de manière réflexe.
Au fur et à mesure je cochais gaiement mes petites croix "cours d'UEtruc de ce matin, QCM d'UEtruc de ce matin, cours d'UEprout de ce matin..." etc, de façon à voir que mon programme était au fur et à mesure à jour, et ça me motivait.

Aux alentours de 17h-17h30 je commençais à flancher et je faisais de la merde. Alors je savais qu'il fallait pas insister et j'allais me poser/prendre une douche, je récupérais quoi.
Après diner, des fois j'avais la force de bosser et je lisais un peu mes cours pour bien me les ancrer en tête.

Si je ne pouvais pas travailler un après midi (cours, grosse flemme, empêchement), je ne faisais pas l'erreur de vouloir tout rattraper le lendemain et m'épuiser et apprendre à l'arrache pour ne pas accumuler trop de retard: je répartissais les UE que je devais bosser tel jour sur les 2/3 jours qui suivaient.

Le week-end, je finissais de rattraper mon retard, je relisais tranquillement mes cours de la semaine mais surtout je préparais la colle du lundi.
Si j'avais une colle d'UEprout le lundi, le week-end d'avant je reprenais tout l'UEprout depuis le début du semestre, et j'essayais de faire des QCM pour bien me mettre dans le groove, et acquérir l'automatisme de réponse.

C'est ça un rythme, pouvoir éviter un maximum d'accumuler du retard et pouvoir faire des QCM. Si il te faut bosser tout l'aprem à la BU, c'est très bien, si 3h te suffisent, c'est bien aussi. L'essentiel est d'être à jour dans ton travail et de sentir que tu as de l'aisance à faire des QCM.
J'insiste sur les QCM car c'est une erreur de ma primance: non seulement j'ai accumulé beaucoup de retard, mais en plus je n'ai quasi jamais ouvert mon livre de QCM, en essayant de tout apprendre au dernier moment pendant le mois de révisions (un peu comme le bac) j'ai bien évidemment tout foiré !

Équilibre ton temps passé sur chaque matière.
Ne passe pas des heures et des heures à essayer de faire un putain de calcul de biophysique coef 4 si tu n'es pas matheux au lieu d'apprendre un chapitre et de faire des QCM de biochimie/biocellulaire qui sont coef 10.

On ne peut pas tout savoir par cœur tout de suite. Tu risques le soir d'avoir l'impression de ne rien avoir appris de ton aprem. C'est pour ça qu'en le relisant le WE d'après, et en le relisant quand tu prépareras la colle correspondante, tu l'ancreras encore plus dans ton cerveau. D'autant plus que si tu as fait des QCM, ça aura été très utile car les connaissances que tu as seront liées à des questions.

C'est pas grave de faire des erreurs. Si t'as eu une sale note à la colle, t'es super frustré: mais l'erreur qui t'a frustré, c'est souvent un piège: et au moins tu ne retomberas plus dedans. Aussi, ça te permet de t'orienter sur une nouvelle façon de revoir ton cours et de ne plus te faire avoir.

C'est pas grave d'avoir du retard de temps en temps. Oui, c'est mieux de ne pas en avoir, mais des fois dans le cerveau c'est le vide, et on fait un petit burn-out. Pleure un bon coup, repose toi. Essaye de rattraper ton retard, mais dis toi que 2/3 chapitres que tu auras mal vu ça sera rien à rattraper pendant le mois de révisions si tu as fait tout le reste correctement avec les QCM.

C'est pas grave de pas réussir à bosser parfois. Oui tu es un être humain et des fois tu auras envie de passer ton dimanche matin à regarder des replay de tellement vrai. Ou tu auras envie de voir tes amis un samedi après midi. Ou un jeudi l'envie d'aller faire un tour te prendra comme une envie de pisser, alors si tu n'as pas accumulé de retard, si tu ressens le besoin de sortir: SORS. En rentrant chez toi tu seras ressourcé, et ton travail sera beaucoup plus efficace que si tu passes ton aprèm à t'imaginer en sortie.

C'est pas grave de rouler sur les mamies et de manger des chatons.
Ha, je m'écarte du sujet. Et si, C'EST GRAVE, va consulter !!

Est-ce que je peux continuer à avoir une activité/sortir en dehors des cours ?
Si c'est ton défouloir, oui. Comme j'ai dit plus haut, se ressourcer c'est essentiel pour bien travailler. Si tu passes du lycée où tu pouvais sortir comme tu veux à une prison où tu es enchaînée à ton bureau et où ta cellulite fusionne avec ta chaise, tu vas pas faire long feu.
Pratique ton activité à une heure où tu sens que tu n'es pas productif, ça t'évitera de tourner en rond en te disant "PUTAING JE SUIS EN TRAIN DE REGARDER L'AMOUR EST DANS LE PRE PENDANT QUE LES AUTRES GRATTENT DES PLACES LAAAAAA"

Évite de trop perdre contact avec tes amis. Tu verras qui sont ceux pour qui tu comptes vraiment, on est dans un âge où les gens changent et zappent assez vite car quand tu es en P1 tu ne peux pas sortir tous les jeudis soir te bourrer la gueule comme les autres, et ta vie tourne autour d'un concours qui est abstrait pour ceux qui ne sont pas dedans. Mais ceux qui tiennent vraiment à toi seront un soutien essentiel, alors prends aussi des nouvelles. Je sais c'est beaucoup de boulot la P1 mais c'est pas une raison pour devenir un ermite égoïste.

Ce n'est pas la P1 qui est difficile en soit, c'est le fait d'en faire le centre complet de sa vie qui la rend difficile à gérer.
Relativise. Dis toi le plus souvent possible "c'est pas grave", mais ce n'est pas non plus une raison pour te dire "c'est pas grave" en début d'après midi et de ne pas bosser, faut se sortir les doigts du cul un minimum.

Mon article, ma méthode de rythme s'applique à la majeure partie des gens car on est tous humains, tous sensibles et on a tous des moments de craquage.
Bien sûr, il y a toujours des bourrins qui pourront bosser H24, couper toute vie sociale y compris les réseaux sociaux, couper toute activité, et qui finiront sans doute dans les meilleurs de la fac. Si vous avez la force de bourriner, allez y !
Mais si vous êtes un peu mou du bulbe normaux comme moi, dites vous que ce n'est pas impossible, que non ce ne sont pas les études les plus dures de France et que dans ceux qui sont passés, il n'y a pas eu que des bourrins, et au final, les mous du bulbes et les bourrins ont fini dans la même promo, ils ont écouté leur rythme !




Il y a 1 an, je venais d'échouer à ma première P1. J'étais déprimée et fatiguée, mais je me posais encore des questions.

Est-ce que ça vaut le coup de doubler ?
Si tu sais que tu as mal bossé et que tu as redoublé parce que tu as fait de la merde, oui. Mais cette fois ci, bouge toi et ne te cherche pas d'excuses.

Est-ce qu'on le vit différemment en doublant ?
On sait quel cours va tomber et à quel moment, on a une idée de sur quoi les questions au concours vont être axées: l'organisation et le rythme se trouvent beaucoup plus vite.
Sans compter que tu as déjà vu au moins une fois tous les cours, donc tu ne seras pas en mode "WHAT THE FUCKKK" en les lisant, ça te prendra beaucoup moins de temps pour les apprendre, et tu seras moins fatigué.

Quelles sont les erreurs à ne pas faire ?
Grosso modo, les mêmes erreurs que les primants, et celle de se reposer sur ses acquis. Si tu es doublant, surtout de loin, je ne veux pas t'enfoncer (car j'suis passée par là) c'est parce qu'il y a eu un truc qui a cloché.
 Alors perfectionne ton apprentissage et fais plus de QCM, tu vas y arriver, tu as eu la force d'affronter une deuxième P1, tu auras la force de la valider, à l'aise !

Un doublant, en fin de journée quand il a pu finir sa session de travail quotidien assez tôt car il avait déjà les bases de l'an dernier.



Il y a 3 mois, j'ai réalisé mon rêve
J'en ai fini avec la P1, ces 2 ans m'ont pas mal fait grandir et m'ont fait repousser mes limites. Ca parait insurmontable sur le coup, mais ça en vaut la peine: vous en êtes capables.
Courage à tous pour cette année à venir ! Si vous avez des questions, n'hésitez pas dans les commentaires, j'actualiserai cet article au fur et à mesure !

EDIT: les questions qu'on m'a posées

* Et les questions que tu/on te pose pour ta rentrée à l'école de sage-femme ? :) Tu as pas quelques petites appréhensions, questionnements sur ce qui t'attend ? :)
> En fait à partir du moment où j'ai su que j'étais admise, je n'ai plus eu d'appréhensions, je me suis dit que mon avenir était tracé et que tout irait bien maintenant...
 C'est tout bête mais les questions que je me pose maintenant sont d'ordre pratique genre "ça sera quoi les matières de cette année ?" "ça sera quoi l'emploi du temps de cette année ?" "on mangera au RU ou au CHU ?" ou la question toute bête genre "merde, c'est où la porte d'entrée de l'école ?"
Je n'ai pas trop d'appréhension également parce que j'ai déjà rencontré les futures filles de ma promo à une réunion dans la fac de médecine, et sur notre groupe facebook les filles des années supérieures nous ont filé quelques infos (et nous ont prévenu que le jour de la rentrée elles nous serviront un petit déj', tant que y'a de la bouffe, y'a de l'espoir !!)
Du coup je suis très excitée à l'idée d'avoir sous les yeux le programme, les matières, et l'emploi du temps. Je suis SUPERULTRAMEGAEXCITEE, à tel point que je m'endors très tard la nuit, mais ce n'est pas de l'angoisse, juste de l'impatience !

mercredi 26 août 2015

Plus qu'une semaine et demi avant le début de l'aventure !

Pour récupérer de 2 ans de fatigue accumulée: premier appart/première P1/rupture amoureuse/échec de P1/job d'été/déménagement/deuxième P1/rencontre du Grand Amour avec plein de papillons dans le ventre et tellement sur un nuage que je dors à peine/déménagement/job d'été, je suis partie avec mon mâle (aka le fameux Grand Amour) au Portugal.


Je suis jamais allée là bas, et jamais vraiment allée en Espagne. D'ailleurs, la seule chose que je sais dire en Espagnol c'est Te Quiero (parce que moi je suis une vraie maso, j'ai choisi d'apprendre l'allemand ACH ACH ACH) et la seule chose que je savais dire en Portugais c'était "TRACTOUPEEEEELLE"


J'avais donc en tête 2 clichés sur le Portugal: les gens poilus et les tractopelles.
Bah à peine sortie de l'autoroute pour arriver à destination je suis tombée sur un magasin de tractoupelles, et le soir de notre arrivée un homme gorille bronzait sur la plage. C'était drôle, mais au moins je savais que j'étais à bonne destination.


On a passé 2 semaines vraiment sympatoches et j'ai la chance d'avoir une belle-soeur qui manie fort bien l'appareil photo, donc on a pu faire des photos chouchounes (genre comme les CuteCouple de 14 ans qui rendent les autres du collège trop envieux parce qu'ils vont au macdo en amûûureux)

Mais sinon j'ai découvert la morue (quoi encore un cliché ?), que marcher minimum 14km par jour ça fait mal au cul, qu'avoir des coups de soleil au cul ça fait mal au cul, que les pâtes et les pommes de terre sont considérées comme légumes, qu'il y a des oignons dans tous les plats donc qu'il vaut mieux dormir la fenêtre ouverte, que je bronze plus que mon copain aux origines maroco-portugaises, que les magasins sont beaucoup moins chers là bas qu'en france, que Porto c'est vraiment cool, que la plage sans touristes c'est vraiment cool, que les pains au chocolat m'ont manqué mais qu'ils avaient de la concurrence;

En gros, l'essentiel à retenir, c'esr que c'est vachement beau le Portugal, et qu'on oublie vite les tractoupelles et les hommes-gorilles



C'est après avoir bien rechargé les batteries qu'on a pu rentrer chez nous fin août.


Pour lui, une grosse année se prépare, la 6ème année de médecine c'est celle où on passe les ECN, en gros c'est un concours qui regroupe tous les étudiants en médecine de France et selon ton classement ça détermine ta spécialité: en gros si t'es devant t'es radiologue à Paris et si t'es derrière t'es médecin du travail dans la creuse.
Il aimerait bien être cardiologue, il m'a toujours présenté la physiologie cardiaque comme un truc passionnant alors que je trouve ça inintéressant au possible mais quand je vois qu'il continuait d'en
parler avec tout autant de passion face à mon regard blasé je sais que ça lui plaît. Mais médecin généraliste lui plairait aussi, c'est quelqu'un de très doux, altruiste et qui a fait médecine par passion (et non pas comme les fils à papa qui font médecine pour la thune et l'égo).

En gros, l'année prochaine il passera ses matins en stage, ses après-midi à la BU pour réviser ses 3 dernières années d'externat et la pile de bouquin qui va avec: une des raisons pour lesquelles malgré mon classement je n'ai pas coché médecine.

Il a été d'un soutien énorme au cours de ma 2ème P1, nous avons très vite emménagés ensemble et sa présence a été une des choses qui m'ont permis d'avoir un si bon classement, peut être parce que ma vie ne tournait plus autour de la P1 et parce qu'il me traînait à la BU avec lui car il avait toujours besoin de travailler, sans pour autant me dire "mais non la P1 c'est pas dur" car il est passé par là. Il a réussi à me supporter les veilles de concours quand je pleurais pour rien, les veilles de colle où le stress m'envahissait, il m'a préparé des tas de repas à la bougie quand je rentrais de colle et n'a jamais cessé de croire en moi.

Maintenant ça va être à mon tour de le soutenir, de lui dire que je crois en lui, et je sais d'avance qu'il sera un très bon médecin car c'est quelqu'un de bien. Bon, ok, c'est mon copain je vais pas dire que c'est un pervers narcissique manipulateur adepte de zoophilie, mais franchement, c'est vraiment quelqu'un de vrai, et en général j'aime pas trop les médecins, mais quand il m'ausculte et s'occupe de moi j'ai qu'une seule hâte, c'est qu'il ait son ordonnancier !
En juin 2016 il passera ses ECN, en juillet il saura sa spécialité et sa ville d'affectation et en septembre, je serai officiellement en couple avec un interne, aka médecin non thésé (et pas peu fière de lui)


Pour moi, il s'agit de préparer une rentrée que j'attends depuis trèèèès longtemps.
J'étais déjà super excitée de recevoir mon planning pour l'année à venir ! Pendant 4 ans ma formation ça sera cours/stage/cours/stage et combien de moments d'émotion racontés sur ce blog ?


J'ai également appris que nos essayages de blouses se feront la semaine de la rentrée, une consécration de plus ! Ca sera comme acheter mon sweat "étudiante sage-femme" et me pavaner fièrement en promenant ma chienne !
Ma blouse sera sans doute aussi sexy, ouhlala, monsieur vous avez été très vilain laissez moi manier cette grosse piqûûûre


Pour ce qui est du matériel, ma môman s'en est chargée. Je serai donc dotée de crocs roses (pour ne pas nier mes vieilles origines de gitane, au fond peut être que Kendji est mon grand amour), d'une montre trotteuse rose, et d'un stéthoscope rose.

Oui j'aime le rose, et puis après tout, c'est la couleur des sages-femmes ! Mon petit côté féminazi a envie de dire "Ouiii profession très féminisée donc on continue de l'associer au rose comme on associe le rose aux femmes, nianiania ça ne favorise pas la mixité dans la profession", mais mon côté Audrey-présentement-en-robe-de-chambre-rose déclare "Ouais, mais le rose, c'est vachement beau, ça me dérange pas que ça soit la couleur de mon métier, même si j'avoue ça manque de mâles dans la profession"
Par contre, mon matériel a l'air tellement girly que lorsque j'ai posté la photo sur Facebook, on m'a demandé si c'était authentique. Non non, ils sont en chocolat !  (Heureusement que je n'ai pas de thermomètre en chocolat, il aurait vite fondu)


Ma trousse et mes cahiers sont prêts, il n'y a plus qu'à attendre la rentrée: mercredi 9 septembre 2015 à 9h30 !