Pour m'éviter les répétitions dans mes mails, voici les liens qui répondent à l'éternelle question du "COMMENT ON FAIT SAGEUUUH-FEMMEUUUH?"

mardi 1 août 2017

À toi, jeune accouchée

Se recentrer. C'est comme faire du yoga, méditer, manger bio et local. Un truc d'adulte, un truc qui fait que tu te sens vieux d'un coup. Je suis assise là sur la plage, en train d'avoir l'odeur de l'iode qui m'arrache les trous de nez, et de mater du papy portugais qui fait sa marche à pied matinale. Et je me recentre, je suis face à moi même et mes multiples personnalités qui vont de la Audrey grave à la Audrey mégalo qui se fait des films dans la tête en écoutant de la musique (Avouez vous avez tous imaginé une vie parfaite en écoutant de la musique).

Et je suis vachement détendue, malgré le sable qui me pique le fessier. J'étais où y'a 1 an ? En y réfléchissant bien, toujours avec le fessier qui pique, mais quelque part entre mon canapé et mon lit, avec sans doute un nouveau né au sein, plongée dans cette ambivalence du

"Il faut en profiter un maximum, Elle est toute petite, Elle sent bon et elle fait plein de petits bruits trop kikis (en vrai on l'avait surnommée le sanglier), elle va grandir trop vite, mon dieu je suis trop heureuse j'ai envie de la présenter au monde entier, je suis trop fière de moi de la nourrir avec mon petit corps gras, allez on fait une super équipe !!" 


et du

"Bon ça fait 9 mois que je peux pas me mouvoir correctement, et je peux même pas espérer m'assoir sans avoir l'impression que mon siège est fait de lames de verres, je peux même pas m'allonger sur le ventre sans créer une succursale de candia dans mes draps, s'il vous plaît j'aimerais juste dormir plus d'une heure à la suite, annulez les visites, donnez lui un biberon, je veux devenir un ours qui hiberne et non plus une vache insomniaque !"


J'ai pas eu le départ le plus facile dans la maternité, mais je suis loin d'avoir eu le départ le plus difficile. Certes y'avait cette pression de la reprise de l'école qui me pendait au nez corrélée à ce bébé qui me pendait au sein.

Mais je crois bien qu'on est de nombreuses jeunes mamans à se retrouver plongées dans la désillusion des moments ingrats à la naissance du nouveau né. C'est vrai qu'on idéalise tout quand ils sont dans le ventre, quand on fait leur petite chambre toute mignonne et qu'on fait et refait cette valise en guettant l'arrivée du travail.
On sait qu'on va se lever la nuit, on se dit ça se fait, sauf qu'on a pas une semaine d'insomnie sur fond d'accouchement sur fond de montée de lait !

Et on est des zombies primipares. Dopées au bonheur pour certaines, au bout de leur vie pour d'autres, avec des moments intenses qui vont former la maman qu'on va devenir. Va falloir la former cette maman. Elle est quelque part entre la petite fille et la femme qu'on est.

Alors là, en me recentrant, en me sentant femme et seule face à moi même, je rigole en me resituant il y a 1 an. J'ai envie de dire à toutes les jeunes accouchées qui galèrent:

Félicitations à toi. Je te promets, la fatigue ça va passer. Je te promets, ça te semblera peut être une éternité mais très vite tu vas retrouver du temps pour toi. Tu vas redevenir une femme, une femme avec ce truc en plus, ce truc que t'apporte la maternité, cette capacité à puiser toutes les forces du monde pour ce petit qui vient d'arriver mais qui va devenir le centre du tien. T'es peut être déchirée mais tu vas déchirer !