Le mois de janvier est passé à vitesse grand V, et comme je le
savais il allait être tout sauf agréable, malgré mon anniversaire. J'allais
devoir jongler entre démarches pour la grossesse, démarches pour l'ancien
appartement, démarches pour le nouvel appartement, déménagement, et partiels.
Dans la vie, tu as plusieurs niveaux de difficultés, en ayant
choisi ces études j'ai choisi le level HARD, en tombant enceinte je suis passée
au niveau VERY HARD, et en voulant faire dans la même semaine partiels et
déménagement, je suis passée au niveau MASOCHISTE EXTREME.
Début janvier, on a plutôt bien commencé en voyant bébé chat à
l'écho (et sa petite mimine dans le cadre vert):
"HEY SALUT, TU VOIS LES SALTOS QUE JE FAIS LA ? Bah bientôt
ça sera sur ta vessie, toi qui partait en expédition aux WC 2 fois par nuit tu
vas devoir y camper !"
Mais là, les papiers se sont accumulés, et les coups de fils à
tous les organismes aussi. Je crois que j'ai failli engager un marabout
d'Afrique pour que mes démarches arrêtent de foirer: on était MAUDITS. Je
passais une heure au téléphone en sachant que le lendemain j'allais devoir
recommencer à 0, j'ai passé tellement d'heures avec Bouygues qu'à la fin le mec
d'Internet aurait pu venir boire un coup chez moi ça m'aurait pas choqué. POUR
NE TOUJOURS PAS AVOIR INTERNET EN FÉVRIER.
À côté de ça, les cours du mois de janvier sont aussi passés au
niveau difficile: on a commencé toutes les pathologies cardiaques, vasculaires,
respiratoires, neurologiques, avec tous les traitements qui vont avec et toutes
tes larmes qui coulent quand tu essaies de les apprendre en sachant
pertinemment qu'en tant que SF tu ne pourras toujours pas les prescrire.
J'aurais dû travailler au fur et à mesure, j'aurais dû suivre
Gnégnile et Matilde à la BU comme les élèves studieuses qu'elles sont au lieu
d'aller dealer du shit dans la cité me prendre la tête avec tous les coups de
téléphone pour qu'au final tout foire.
On a eu une semaine de révisions, la semaine du déménagement, et
celle de mon anniversaire. J'ai du tout apprendre à la dernière minute, en
faisant promettre aux filles de me forcer à aller à la BU avec elles le
semestre prochain contre vents et marées (en sachant pertinemment au fond de
moi que je les enverrai se faire voir à 17h après avoir passé un aprem à lutter
contre le sommeil en cours, que j'aurai juste envie de poser mes fesses sur le
canapé).
J'ai réussi, à coup de BU, de crises de larmes, de crises de
stress, et autres émotions décuplées par mon état (j'ai pleuré en regardant le
début de Dumbo, j'ai bien cru ne jamais m'en remettre). Je suis venue à bout de
ma semaine de révisions, et je me suis levée le 27 janvier, d'une humeur
massacrante pour aller en partiels.
Comme j'ai choisi le niveau MASOCHISTE EXTREME, l'école s'est
adaptée. On a passé nos 6 épreuves dans la même journée: on a tout enchaîné de
8h à 16h, avec une pause le midi (juste assez pour toutes s'entretuer avec le
stress).
Je fonctionne comme en PACES, je stresse à mort jusqu'au matin
avant d'y aller, et quand j'ai franchi l'enceinte du bâtiment, je me dis "foutu
pour foutu", et je prie le Dieu du Hasard. D'ailleurs, cette année j'ai
prié et le Dieu du hasard et la bête dans mon ventre, en espérant que les
connaissances de son père me seraient transmises, pour l'épreuve de cardio et
de calculs Gnégile et Matilde étaient tellement désespérées qu'elles imploraient
le bébé en touchant mon ventre telles des sangsues.
Les matières que j'aimais le plus apprendre (pédiatrie et
physiologie) ont été les plus vaches, alors que celles que je redoutais
(bactério et cardio) ont été données. Donc dans l'ensemble, ça s'est compensé,
et j'ignore quand j'aurai les résultats de mes partiels étant donné que je n'ai
toujours pas mes notes de CC d'octobre !
Mais c'est mon autre principe avec le "foutu pour
foutu", quand c'est fini, ON EN PARLE PLUS !
Maintenant, il faut juste se remettre du stress de janvier, et
profiter peu à peu de notre nouveau petit nid, où la chambre du bébé est pour
l'instant un bureau ce qui nous fait passer pour un couple d'étudiants richous
(qui font leurs courses à Aldi). Je sais qu'avec le recul, les bons souvenirs
de janvier l'emporteront sur les cotés négatifs, car au final tout s'est bien
fini, mais sur le coup, je faisais pas la maligne.
Et peut être qu'en priant un marabout, on aura le chauffage dans
le nouvel appart: quand je vous dit qu'on est maudits, on l'est jusqu'au bout !
Pour l'instant, vivre dans 18 degrés ça va, mais quand je vais devoir me lever
à 6h00 pour aller en garde, je crois que je vais tirer la gueule dans mon
pyjama en pilou-pilou.
(Le stress ça fait grossir)
(Oui j'ai passé un très mauvais mois de janvier, je suis devenue vieille du haut de mes 21 ans)