Pour m'éviter les répétitions dans mes mails, voici les liens qui répondent à l'éternelle question du "COMMENT ON FAIT SAGEUUUH-FEMMEUUUH?"

jeudi 4 février 2016

Et la surprise de l'année 2016 est attribuée à...

Non, je n'ai pas abandonné ce blog ! J'ai juste eu un petit (qui deviendra gros) contretemps qui a fait que je ne me voyais pas écrire autre chose dans mes articles sans avoir à parler de ce qui va changer la donne de toute ma vie !

Pour comprendre, il faut revenir au mois de novembre 2015, le 10 novembre 2015 si on veut chipoter sur la date.


Je me revois dire "Oh la vache. C'est pas vrai !!" quand la jeune infirmière de la médecine préventive m'a posé le test sous le nez en me disant "Ha bah oui, on voit bien une deuxième ligne"

Un beau positif, une deuxième ligne qui signifiait tellement de choses mais qui me tombait dessus de nulle part, moi qui prenait sagement ma pilule et qui avait pour projet de continuer à apprendre à faire naître les bébés des autres dames plutôt que d'avoir à apprendre à faire naître le mien.

Je ne saurais dire quel sentiment prédominait en moi à ce moment là. J'avais 2 parties de moi qui se bataillaient mon humeur: mon côté femme-qui-comptait-devenir-mère-un-jour qui sautait de joie en mode "Si ça c'est pas une belle surprise que te fait la nature !" et ma partie pragmatique qui me disait "Bon ben la vie a décidé de te mettre dans la merde jusqu'au cou"

J'ai un souvenir assez flou de la visite chez le médecin, qui m'a mise en garde et m'a demandé de bien réfléchir à ma situation. Genre je te force pas à avorter mais n'oublie pas que les hommes sont tous des salauds surtout les médecins et que tu vas te faire larguer et que tu seras une grosse daube tuche.

J'avais peur, je faisais pas la maligne. Parce que si pour moi une grossesse était la chose à laquelle je m'attendais le moins cet après midi (même si mon retard que je pensais habituel aurait pu me mettre la puce à l'oreille), je pense que c'était pire pour mon copain.
Je tremblais comme une feuille. Je ne me souviens plus trop de l'annonce qui était tout sauf romantique, car pour le coup apprendre que j'étais enceinte relevait plus de l'ouragan dévastateur que de l'arrivée d'une petite cigogne toute mignonne.

On était paumés. Aussi bien l'un que l'autre.
Le plus dur à vivre était de me dire qu'au creux de mon ventre se fabriquait le mélange parfait de celui avec qui je veux faire ma vie et de moi, mais que ce mélange parfait était arrivé au mauvais moment. Qu'au fond de moi, je voulais le garder, mais l'imposer à mon copain relevait de l'égoïsme pur et dur.

Le soir même je suis partie en garde à la maternité. En faisant mes soins, en sentant mes petites crampes dans le ventre je prenais peu à peu conscience de ce qui se tramait, que ces petites cellules aussi grandes qu'une graine de pavot allaient prendre de plus en plus de place et devenir un être humain, si nous lui en laissions l'occasion.

Est-ce que j'étais prête à accueillir cet être humain ? Est-ce que NOUS étions prêts à accueillir cet être humain ?
Je pensais à toutes les opportunités que j'allais manquer si on gardait le bébé: plus difficile de partir en week-end ou de faire des sorties à l'improviste, une plus grosse organisation pour nos stages et nos études, ne plus être que "nous 2" mais "nous 3"
Et je pensais à tous les autres côtés du quotidien. Se réveiller le matin et prendre notre petit dans le lit pour faire des câlins, avoir quelqu'un qui nous donne encore plus envie de nous battre pour nos études pour lui assurer un bel avenir, vivre plein de moments forts dans notre vie de parents.
Toutes les belles choses qu'un enfant peut nous apporter tous les jours vaillent bien le sacrifice d'une sortie de temps en temps.

On a 20 ans, on est dans des études difficiles, on vit l'un avec l'autre dans notre chez nous, on a envie de voyager, on a envie de continuer à se faire des restaurants à l'improviste et de vivre pour nous 2
On a 20 ans, on est dans des études qui nous assurent un avenir stable, on veut bien ouvrir la porte de notre cocon, c'est un enfant et pas une malédiction, on vivra plein de superbes moments à 3 et sans doute encore à 2.
On a 20 ans, on s'aime plus que tout au monde, quand il y a de l'amour pour 2, il y en aura pour 3, et en plus de ça, il y aura toute la force que peut s'apporter une famille. Notre toute petite famille.


Dès les premiers jours où j'ai appris que j'étais enceinte, avant même d'arrêter de me surprendre en écrivant "Je suis enceinte", avant même de prendre conscience et de sentir que le bébé commençait à bien faire son nid (et à me labourer gaiement l'utérus, je pense qu'il fait honneur à ses origines campagnardes), j'ai pensé à l'organisation, particulièrement à l'organisation de nos études.

J'accouche fin juillet 2016.
Je ne suis pas la seule étudiante sage-femme à avoir eu un bébé pendant ses études donc je sais que c'est possible, et surtout je suis plus que jamais motivée à assurer pour que mon entourage et mon petit soit fier de moi.
Et puis vivre son accouchement et sa maternité, n'est ce pas un des Travaux Pratiques les plus efficaces pour une future sage-femme ? Enfin, c'est ce qu'en ont dit mes professeurs. Je prends conscience de leur côté sage-femme quand je suis amenée à parler de ma grossesse avec elles, et dès que notre choix à été fait je leur ai parlé de mon projet de jumeler bébé et études, je n'ai obtenu que du soutien et des encouragements de leur part. Une raison de me dire que même si je vais devenir un baleineau d'ici quelques semaines, je serai un baleineau très motivé et je ferai tout pour le bébé, son papa et notre avenir.

Mon chéri passe son concours d'internat très bientôt.
Et là le petit pourra se la péter en mode "Et ouais mon papa c'est un médecin, même que c'est lui qui m'ausculte. ET MAIS ATTENDEZ ? Je me fais trop arnaquer dans l'histoire, je peux même pas faire semblant d'être malade pour sécher la crèche !"

Nous avons fait le choix de garder cet enfant non pas sur un coup de tête mais après mûre réflexion, car c'était tout sauf prévu, et ce bébé surprise a un peu chamboulé notre confort quotidien. J'avais besoin de justifier, et de clarifier cette situation, car il suffit que nous ne soyons pas dans les cases pour nous faire tailler: c'est sûr que nous nous sommes plus qu'écartés du schéma du bac-fac-petit studio-soirées beuveries-après seulement tu rencontres l'amour de ta vie-tu voyages-tu te maries-et longtemps après tu fais des enfants.
Alors oui, ça va sans doute jaser dans notre dos, parce que nous ne sommes pas comme les gens de la vingtaine lamba, parce qu'on aura un autre quotidien que les autres. Alors oui, il y aura beaucoup plus de cadavres de biberons que de cadavres de bière dans notre appartement. Alors oui, nous passerons des soirées devant les Disney tous les 3 en pyjama et non pas dégoulinants de sueur et de vodka dans la boîte du coin.
Mais l'essentiel, c'est que tout le monde y trouve son compte, à partir du moment où l'on comprend que l'on a beau vouloir tout programmer dans la vie, le destin nous joue parfois des tours, et ça nous suffit pour être heureux. La vision du bonheur et de la réussite n'est pas la même pour tout le monde, et tant qu'on est bien là où on est, c'est le plus important.

Mais nous nous sommes sentis prêts, mûrs, stables et surtout plein d'amour pour ce mélange de nous 2 qui grandit doucement dans mon ventre.


Et quand il grandira sur cette planète, nous ferons tout pour le protéger des mauvaises langues et lui assurer le meilleur avenir qui soit, avec tout l'amour que nous avons en réserve (et autant dire qu'on en a des tonnes et des tonnes !)

4 commentaires:

  1. Coucou Audrey, ça fait un petit bout de temps que je te suis sur IG mais c'est la première fois que j'ai reellement le temps de lire un de tes article. Ton histoire me touche d'une certaine façon, même si au final elle finit (commence plutôt 😊) merveilleusement bien. Tu es une fille tellement à courageuse que je ne peut vous souhaiter que tout le bonheur du monde a vous 2 (et demi). J'espère que tout va bien se passer pour vous et je vais continuer a suivre tes aventures !
    Bisous d'une (mini) fan 😘

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  2. Coucou Audrey, ça fait un petit bout de temps que je te suis sur IG mais c'est la première fois que j'ai reellement le temps de lire un de tes article. Ton histoire me touche d'une certaine façon, même si au final elle finit (commence plutôt 😊) merveilleusement bien. Tu es une fille tellement à courageuse que je ne peut vous souhaiter que tout le bonheur du monde a vous 2 (et demi). J'espère que tout va bien se passer pour vous et je vais continuer a suivre tes aventures !
    Bisous d'une (mini) fan 😘

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  4. Le choix que tu as fait est forcément le meilleur pour toi puisque c'est le tien !! :) Etre féministe c'est aussi s'affirmer dans ses choix de vie, disposer de son corps... Ne laisse pas le paternalisme de certains médecins et soignants remettre en question tes projets.. :)
    Je te souhaite beaucoup de bonheur !! :D (avec toute la sincérité de quelqu'une qui t'admire beaucoup ^^)

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