Pour m'éviter les répétitions dans mes mails, voici les liens qui répondent à l'éternelle question du "COMMENT ON FAIT SAGEUUUH-FEMMEUUUH?"

samedi 17 octobre 2015

Les premiers jours à l'école...

Il m'aura bien fallu un mois complet pour vaincre la flemme trouver le rythme et pouvoir écrire mes ressentis avec du recul. Parce que vous allez comprendre à la lecture de mon article que si j'avais raconté ma rentrée le soir même, j'aurais écrit un concerto de plaintes et gémissements sur un fond de déception monotone ! 

Comme on a pu le voir sur mon dernier article, j'étais ultra-super-méga excitée à l'idée de rentrer à l'école. J'en connaissais un peu sur l'école, mais pas l'essentiel, alors j'avais hâte de découvrir mes matières, mes horaires, mes lieux de stage...

Je pensais que j'allais me réveiller au taquet à 7h. En fait, j'étais comme ça dans mon lit:

Et je n'ai même pas été réveillée par le mâle qui devait partir en stage, pourtant, quand il se réveille pourtant c'est parfois ça:
Donc quand j'ai ouvert les yeux et qu'il était 8h sur mon réveil, j'ai paniqué à bloc car j'avais eu le temps d'oublier que ma rentrée n'était pas à 8h mais à 9h30.
Oui, j'ai pas eu beaucoup d'informations sur la rentrée, on a été tenues en haleine pendant 4 mois, et la seule information importante, j'ai réussi à l'oublier et à me déclencher une crise de panique le matin même de la rentrée. Pas très futée la gamine.

J'ai donc été plus forte que le fardeau de la fatigue, et je me suis levée.
Ca y est: j'étais a nouveau super impatiente. J'ai mis ma petite tenue de rentrée (se référer à l'article précédent où il faut toujours avoir l'air trop classe à la rentrée même si tu ressembles à une poubelle les autres jours), j'ai même fait un petit OOTD sur Instagram, parce que oui, je souffre d'une grave addiction à Instagram où je ne peux pas m'empêcher de tout prendre en photo, surtout ma bouffe, avec un joli petit angle qui rend tout tellement plus appétissant et qui cache la grosse trace de brûlure sur mes cakes quand ils ont eu chaud au cul


Je suis partie à 8h45, en me les pelant, parce que vouloir faire la belle c'est une chose, mais mettre une tenue d'été alors qu'on a oublié que le matin il faisait plus frisquet dehors que dans son lit, ça caille les miches ! Sur le chemin j'essayais de marcher droit avec mes talons de minette là, et je me suis dit "Demain, je mets mes immondices de chaussures déjà défoncées que quand mes parents me voient avec ils ne peuvent pas s'empêcher de m'engueuler". Au moins, je n'aurais pas la crainte que ma cheville parte en vrille, comme elle a eu la bonne idée de le faire devant le lycée de ma ville où il y a le plus de mâles, et où les mâles ont ri grassement en se disant "GENRE LA MEUUUUF". 

Gnégnile m'attendait fidèlement devant l'école (enfin, parce que je l'avais harcelée tout le long du chemin avec des messages du genre "ATTENDS MOI ME LAISSE PAS SEUL PUTAING JE VAIS MOURIR JE VAIS ME FAIRE ROULER DESSUS PAR LES AMBULANCES J'AI PEUR IMAGINE LES FILLES DE LA PROMO C'EST DEVENU DES MONSTRES PENDANT L'ETE !!")

Et là, devant l'école, un petit banc de bizuths. Vraiment, on avait l'air aussi à l'aise que Nadine Morano en balade dans le 93 qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine: je me demande laquelle de nous avait l'air la plus flippée. On s'était déjà parlées à la réunion de pré-rentrée, mais là c'était pas pareil. Avec le stress de la rentrée, on se sentait obligées de parler, enfin, je ne supportais pas le silence pesant et le fait qu'on se regardait sans savoir quoi se dire. En plus, je ne connaissais encore aucun prénom, la seule chose que je savais d'elles c'est qu'elles devaient me prendre pour une mongole avec un humour pourrave incapable de fermer son clapet et de laisser un peu de silence ! 
J'avais envie de me mettre comme ça: 

Heureusement ce petit moment gênant a été interrompu par les Ma3 (les 3ème année de sage-femme) qui nous ont chaudement invitées à venir prendre le petit déjeuner de bienvenue. L'appel de la bouffe, c'est radical, j'étais prête à y aller en courant vous pensez bien ! 
Mais, grandes coumiques qu'elles sont, elles nous ont d'abord fait une petite épreuve, heureusement moins sadique que le WEI (toucher des abats de poisson le jour de la rentrée ça nous aurait peut être mis dans le groove, mais l'odeur aurait rendu le moment un peu plus difficile pour les profs): sur une table il y avait plein de photos de bébés, on en piochait une au hasard. Il fallait retrouver le bébé de la photo 20 ans et des brouettes plus tard: la fille qu'on retrouvait serait donc notre marraine. 

L'année prochaine je mettrai cette photo pour faire une petite blague à ma future fillote d'école 

Le problème, c'est que je ne suis pas physionomiste du tout: je suis capable de confondre Taylor Swift et Adèle, et j'ai appris il y a seulement 1 mois que Stewie Wonder était noir (à ce moment précis Mickaël a songé à me bannir de notre appartement). Et quand je suis en stress, j'arrive encore moins à résoudre les énigmes: si on me faisait faire fort boyard je crois que je m'assierais sur les genoux de passe partout et que je me mettrai à pleurer pour cause d'excédent de stress. 

Heureusement, ma marraine de Ma3 s'est désignée, ce petit bébé blond est devenu une jeune femme brune: elle a pas lésiné sur le challenge, mais elle est tombée sur la plus berlaude des Ma2 en matière de physionomie. Heureusement que j'ai fait sage-femme et pas enquêtrice policière. Enfin, je lui ai pardonné la fourberie de sa photo quand elle m'a donné des viennoiseries. 
Parce que je fonctionne un peu comme ça: 

Elles nous ont fait visiter l'école, enfin, re-visiter pour ma part, mais j'étais contente de me familiariser avec des locaux dans lesquels j'allais me cailler les miches l'hiver. 
Puis ce fût l'heure de la réunion de pré-rentrée, dans une salle avec des gros ballons d'accouchements. J'avais envie de me jeter sur les ballons, mais je me suis dit que ça ferait fouillis le jour même de la rentrée ! 

Et là, j'ai redécouvert la sensation des cours en petit comité. Comme nous étions 27 filles, les profs nous regardaient dans les yeux, avec un trombinoscope dans une main et un sniper dans l'autre. En fait, ils faisaient l'appel et étudiaient nos visages pour apprendre nos prénoms. Gloups, nous sommes fichées. 
En 2 ans de PACES, tu as le temps de t'habituer aux grandes amphithéâtres où personne ne te connait, encore moins le prof, où tu n'as rien à prouver à personne, où tu viens un peu quand tu veux, où tu peux louper 1 ou 2 jours de cours sans avoir à te justifier (mais c'est mieux de récupérer les cours après, c'est pas comme s'il y avait un concours à passer derrière quoi), en gros malgré la prison de ton rythme de travail, tu es "libre" de t'organiser comme tu veux. 
Au fur et à mesure de la réunion, j'ai compris une chose qui a été difficile à digérer: j'allais devoir dire adieu à la liberté que nous offre la fac. Présence obligatoire en cours avec émargement à chaque heure de cours, emploi du temps connus chaque lundi pour la semaine à venir, et sous réserve de changements il faut se considérer occupée du lundi au vendredi de 8h à 18h. Plus de 10% d'absence, et c'est l'interdiction de passer une épreuve. 
Ce fût un petit coup de massue pour moi qui avait tellement pris goût à la liberté tellement que je suis allée à disney en pleine semaine en mars, et je pensais pouvoir réitérer l'expérience des week-end prolongés de temps en temps, le stress du concours en moins. Et bien, ce fût raté !

Le midi, nous avons pique-niqué ensemble devant l'école. Les langues se déliaient, on a pu parler tranquillement. L'école est en face de la maternité, et mon mâle était en stage en suites de naissance à ce moment là: il est sorti en mode fantasme-de-la-blouse-avec-ma-petite-chemise-cintrée-et-ma-petite-barbe-taillée-swag-l'air-de-rien et je suis allée fièrement le voir (en mode groupie, qui craque son slip, et qui même si elle vit avec depuis 1 an elle ne réalise toujours pas que c'est son copain). J'étais pas peu fière que mes collègues de promo le voient, mais au final, je pense que ce qui les intéressaient plus c'était leur bouffe, et ça, je comprends tout à fait, je crois qu'à leur place je n'aurais même pas levé ma tête de mon paquet de chips ! 

L'après midi, ce furent 2 heures de bactériologie. Ça parle prélèvement, pus, staphylocoques et autres joyeusetés. J'étais fatiguée, mes yeux piquaient: j'avais aussi oublié ce petit détail: à 14h, dans une petite salle de cours, avec un prof qui parle doucement, ça relève de l'impossible de ne pas s'endormir. Je n'avais qu'une hâte: rentrer chez moi. 

A 16h, je suis limite rentrée en courant pour rejoindre Mickaël. Il s'attendait à voir une surexcitée en joie, prête à tout lui raconter en sautant partout. Il a vu une fille boudeuse, migraineuse, qui se retenait de pleurer, qui s'est assise à son bureau, a voulu allumer son ordinateur pour mettre en page son cours, a vu son ordinateur griller (avec un petit nuage de fumée) sous ses mains, qui s'est encore retenu de pleurer, qui a rangé son linge, qui s'est pincé le doigt dans la porte de son placard, qui a fini par enfin fondre en larmes. 
Je me demandais ce que je faisais là. Je me demandais si j'allais me refaire à un rythme scolaire, encore plus sévère qu'au lycée (car à vrai dire, mon présentéisme au lycée c'était pas tout à fait ma plus grande qualité, je possédais l'art de sécher sans que ça se voit). Je me demandais si j'allais pouvoir organiser des sorties cette année sans connaître mon emploi du temps avant d'arriver à la semaine d'avant, sans être garantie qu'il ne bouge pas. Je me demandais comment j'allais gérer toutes les informations et exigences qu'on nous a étalé au cours de la journée: gérer l'association de l'école, préparer le gala des Ma5, se faire intégrer au WEI.
J'étais tout simplement déçue, et surchargée de toutes les informations que j'attendais depuis juin. Et à ce moment là, à part dormir, je ne pouvais rien faire pour me sentir mieux... 

Le lendemain, j'ai eu mon deuxième cours. 2h à parler d'allaitement avec une conseillère en lactation, à parler de maternage, de propagande anti-vaccin... 2h à parler des sujets qui me tiennent à coeur, à échanger avec la prof, à me sentir respectée... et à ma place. 

J'ai repensé aux matières que j'allais voir cette année, et j'ai retrouvé un peu le sourire: puériculture, étude des systèmes (digestif, locomoteur, neurosensoriel, cardiorespiratoire), sémiologie, santé publique, agents infectieux, obstétrique, santé société humanité, tissus sanguins, système immunitaire, néphrologie, et mes options
Après tout, tout était majoritairement intéressant, avec le prof pour nous apprendre à notre rythme, répondre à nos questions, sans sélection et avec de nombreux TP pour illustrer et se préparer aux stages... 

Le midi, d'ailleurs, il a fallu choisir les stages, au nombre de 3: soins infirmiers, suite de naissance, et salle de naissance. 
Il faut se partager les services, les dates et les lieux de stages: entre les filles qui préféraient choisir la ville, celles qui préféraient choisir la date et les autres qui préféraient choisir le service dans lequel elles allaient tomber, l'ambiance ressemblait à la dernière épreuve de Koh Lanta.

J'ai eu ce qui me plaisait,
- en octobre, je serai en service de gynécologie-obstétrique 
- en février, je serai en suites de naissance 
- en avril puis en juillet, je serai enfin en salle de naissance, et j'assisterai à mes premiers accouchements 

Il m'a fallu quelques semaines pour me rendre compte que ce que je voyais comme des inconvénients étaient simplement des privilèges pour ma formation. Dans le supérieur, il est quasiment impossible de pouvoir interagir avec ses professeurs, d'avoir autant de TP pour s'entraîner avant les stages. 
Ce que je voyais comme une surveillance, j'ai compris que c'était finalement un encadrement qui fera de nous des sages-femmes qui auront été plus que préparées et poussées par le haut. 

Bon, cependant, nous seront des sages-femmes avec des tenues fort peu seyantes, qui sont soit trop petites et qui craquent dès qu'on se penche, ou soit trop grandes à tel point qu'on a l'impression d'être un sac à patates géant !


Je savais même le premier soir où je paraissais inconsolable que je vaincrais cette déprime, et je savais que je finirai par vaincre la flemme d'écrire, par chance, le moral est revenu largement avant l'écriture, mais mon blog est enfin à jour !

1 commentaire:

  1. Si ca peut te rassurer, on arrive au moins de Novembre et je n'ai toujours pas reussi à prendre le rythme. Je pique royalement du nez tous les jours vers 15h (et oui mamie à ses horaires), je décroche dès la 10min de cours à partir de 18h (et oui mamie à faim) et j'ai envie de pleurer quand j'arrive chez moi à 20h et que j'ai tous les cours de la journée à apprendre, mais bien sur l'appel d'un film est bien plus fort, alors je pleure deux fois plus le week-end face a ma liste de retard !
    Et après quand on me dit "ah, etudiante sage-femme ?! C'est les mêmes etudes que pour etre infirmière non?!3 , je te jure que le leur ferais bouffer leur langue à ces gens là ^^

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