Pour m'éviter les répétitions dans mes mails, voici les liens qui répondent à l'éternelle question du "COMMENT ON FAIT SAGEUUUH-FEMMEUUUH?"

mardi 23 juin 2015

La fin officielle de 2 ans de P1 !

Comme je l'ai posté sur Facebook encore tremblante hier midi...

"On n'a pas tous les jours l'occasion de réaliser son rêve, mais c'était le cas pour moi aujourd'hui, j'ai eu mon concours, je vais devenir sage-femme !"

Ce lundi 22 juin était un jour très attendu. Très attendu depuis la fin de la dernière épreuve du concours, très attendu depuis le début de ma première et de ma deuxième P1, très attendu depuis toujours en fait...

La veille au soir, j'avais décidé de bien me fatiguer pour ne pas que mes pensées (et mon estomac) ne tournent trop en rond en pensant au lendemain soir... Parce que c'est déjà ce que ça m'avait fait toute la semaine, j'arrivais pas à dormir, j'réfléchissais au sens de la vie, et surtout j'attendais le jour fatidique. En gros, je passais des nuits toutes pourries, donc le dimanche 21 juin j'ai demandé à mes braves camarades de mon patelin nivernais d'aller bouger nos fondements à la fête de la musique.
Mon patelin nivernais est resté fidèle à sa réputation; il y avait 3 péquenots, 1 bonne soeur et des collégiens par ci par là.
 Du coup, on est allés manger au flunch, parce que y'a que chez Flunch qu'on peut fluncher, et que manger des moules c'est trop glamour. Et pour pas penser aux résultats y'a eu mieux, car j'étais avec ma pote qui elle aussi était en P1 dans une autre ville, donc on était en mode pronostic de notre pendaison ou de notre biture.

J'espérais me réveiller tranquillement juste avant de partir au boulot, comme ça j'allais pas avoir le temps de ressasser l'attente. Ben tiens.
Ma tête à 5h du matin le jour des résultats. 

J'attendais comme une âme en peine dans mon lit, et même à cette heure là j'étais connectée sur l'ENT comme une gogole, bah oui quoi, si ça se trouve les gens de la fac se sont levés tôt pour nous poster ça et nous soulager (déjà qu'ils se lèvent pas pour ouvrir les salles d'épreuves pour les années supérieures) !
Quand je me suis levée à 7h pour déjeuner, mon stress était aussi gros et palpable que mon derrière (j'ai un petit côté Kim Kardashian). Je tournais ma cuillère dans mon café en mode relou, et je soupirais mélodramatiquement, j'aurais pu détrôner le spleen de Baudelaire si on m'avait donné un papier et un crayon. Ma mère m'a carrément viré de la cuisine, parce que j'étais usante !

Je suis donc partie au boulot. Et dans ces moments là on voit des coïncidences partout, genre j'aurais pu croire n'importe quelle voyante ou lire mon astrologie et prendre tout espoir qu'il y avait à prendre. Dans la voiture, y'avait cette chanson:

Oui, pour attendre, elle attendait, aussi inexorablement qu'elle pouvait !
Et oui, j'écoute Nostalgie: Michel Sardou, Polnareff et Cloclo sont mes fantasmes inavoués !

Parce que ouais, le jour des résultats, je bossais. Je savais pas si c'était un mal ou un bien, d'un côté j'allais pas pouvoir actualiser toute la journée et avoir la bonne nouvelle dès qu'elle serait sortie mais d'un autre j'allais pas pouvoir actualiser toute la journée et apprendre que mon rêve serait brisé dans un flot de larmes et de désespoir !
J'étais tellement au taquet que j'avais créé un petit icône résultats sur mon portable. J'en avais parlé à tout le monde au boulot, dès que je croisais quelqu'un c'était "ALOOOORS?".

Ha oui, c'est quoi mon boulot ?
Je donne des conférences de swag. Non, j'aurais bien voulu, mais le job d'été le plus swag a été prise par ma pote qui travaille au MUSEE DE LA FAIENCERIE DE NEVERS.
Merci à Besta pour ce montage, les gens en école de design n'ont plus qu'à aller se rhabiller

Je travaille au service bionettoyage du pôle gériatrie de l'hôpital. Bon, en gros, je fais le ménage en maison de retraite. Counchita, toussa toussa. Mais ça me plaît, parce que je suis dans un secteur hospitalier, parce que j'apprends à faire ma place dans une équipe médicale, que je cotoie les patients et qu'en commençant par le "bas de l'échelle", je sais que jamais je ne dénigrerai les dames du nettoyage à la mat où je travaillerai, et je pense que tous les gens de mon âge devraient passer par là parce que ça leur apprendrait la vie (et le nettoyage à l'anios qui pique les mimines).

Je suis arrivée en avance au boulot, avec mon swag stress palpable. J'avais prévenu mes collègues que j'aurai la tête ailleurs donc qu'il allait falloir être patientes avec moi et planquer tous les outils qui pouvaient m'aider à me pendre en cas de résultat négatif ! J'ai donc actualisé compulsivement sur mon téléphone, toute la matinée.

Et là, à 11h:

Je me suis donc mise à chialer. A genoux. En mode dramaqueen, fidèle à moi-même.
J'ai dit à mes collègues "vous êtes en train d'assister au plus beau jour de ma vie" (bah oui quoi, j'étais aux cuisines cette journée là et je préparais les plateaux des patients si ça c'est pas le plus beau jour de ma vie !)

Comme prévu, elles ne pouvaient plus rien obtenir de moi, je ne faisais que trembler et pleurer. Alors elles m'ont envoyé dehors pour que je puisse prévenir le monde entier mes proches.

J'ai d'abord appelé ma môman. Cette même dame qui m'avait dégagée de la cuisine le matin car je la stressais trop. En même temps, elle faisait pas la maligne non plus elle attendait les résultats autant au moins que moi !

"Allô ? (voix de môman)
- Alors ça fait quoi d'avoir une fille sage-femme ?! (voix de audrey hoquetante et morvante)
- Hein mais pourquoi tu m'appelles au boulot ? Qu'est ce que tu racontes là ? OAIBCDEUQbuzudbd (voix vénère de môman)

(Oui j'étais au moins aussi déçue que la princesse Anna, j'ai donc juste répondu "Mais ?!" sur cette intonation)

- Attends.... T'AS EU LES RESULTATS ? (voix de môman qui a compris même si elle est longue à la détente)
- OUIIIIII C'EST SÛR JE VAIS ÊTRE SAGE-FEMME !!
- Ohhh bouhouhouhohuhouhouhou *morve* snif bouhouhou"

Ma première annonce était officiellement un gros FAIL.


Petite interlude pour que vous puissiez comprendre le comique dans le fail (oui je vous spoile) de ma deuxième annonce.
Elle c'est Sansa (alias la mimi), mon antidépresseur que j'ai été adopter au refuge le lendemain de mon échec de ma première P1. Elle est complètement chtarbée soit dit en passant, mais elle est trop meugnonne c'est la mimi à sa mômaaaan.
Et oui, elle monte sur les tables parce que c'est une vraie thug.






J'ai donc enchaîné sur ma deuxième annonce, à mon cher et tendre mâle que j'aime d'amour.

"Allôôôô ? (voix d'un chéri entre 2 cours de pédiatrie)
- Dis bonjour à ta sage-femme !
- BONJOUR SANSAAAAA

Oui. Au téléphone il avait entendu "Sansa" et non pas "Sage-femme". Maintenant je trouve ça trop drôle mais sur le coup, j'ai répondu

- Non mais t'es con ou quoi ?!! (voix d'Audrey vénère qui avait idéalisé ce moment)
- Mais ?! (voix en mode OKAY BYE tel la princesse Anna)
- Mais j'ai eu les résultats, j'ai eu mon concours !!!
- Oh putain mon bébé j'avais pas compris !! (oui j'avais bien compris que t'avais pas compris mon chéri) Je suis tellement fier de toi, j'en ai jamais douté, t'es la meilleure (et plein d'amour comme j'en reçois tous les jours mais je ne veux pas trop de niaiseries ça casserait le côté cocasse de mon annonce)"

Ce fût donc un vrai sketch suivi d'une effusion d'amour, et d'une grosse impatience de se retrouver. Parce qu'avec toute l'attente des résultats je ne pensais qu'à ça, et j'avais presque oublié à quel point mon chéri me manquait, à quel point c'était dur de retourner chez ses parents pour l'été alors que le reste de l'année je le retrouve tous les soirs, et je crois que c'est la chose la plus simple mais aussi une des meilleures que d'avoir trouvé quelqu'un qui nous rend complet, sans avoir à rien changer. Mais bon, j'ai dit: pas de niaiseries, juste que j'avais hâte de retrouver mon mâle.









J'étais

en blouse de boulot*
en crocs*
en larmes*
(rayer la mention inutile)








Après le boulot j'ai retrouvé la grosse Gnégnile. Et elle, je vais malheureusement devoir en parler souvent, parce qu'elle a eu son concours aussi, et je vais devoir la supporter à l'école de sage-femme pendant 4 ans. En bref c'est un petit bébé qui a sauté une classe et qui a eu sa P1 en étant primante, mais bon elle fait des blagues sur le caca donc je l'aime bien quand même.

Et j'ai filé à la gare, dans ma super ferrari (alias la 106 kid, grosse voiture à la mode en 1993, avant ma naissance quoi). J'ai publié mon petit post sur instagram, en mode bonheur et joie:
Mon instagram ça a été une grande source de motivation pendant mes 2 ans de P1 j'ai pu échanger plein de messages avec d'autres filles dans ma situation et aussi parler avec des étudiantes sage-femme, et mine de rien les jours où je voulais abandonner ça m'a aidé à garder le moral ! C'était donc un moment que j'attendais depuis longtemps ! Bonne chance à ceux qui ne sont pas habitués à insta pour déchiffrer tout ça #leshashtagscestunmodedevie #nomakeup #jesuisunefilletypiquequipubliedesphotosdebouffesurinsta

Et j'ai retrouvé mon chéri, qui a pris sa sage-femme dans ses bras (et non pas sa Sansa). C'était donc une soirée bonheur/apéro/annonce à toute la famille/niquage de forfait téléphonique/euphorie.
Mais c'était un des moments les plus attendus de toute ma vie, la réalisation d'un rêve.

Voilà comment j'ai enfin clos 2 années de première année de médecine.
On nous la vend comme quelque chose de très difficile, et c'est vrai, il faut beaucoup travailler, j'avais élue résidence secondaire à la bibliothèque municipale:


Quand je revois les photos à la bibliothèque, je me rappelle de quand on se traînait mutuellement là bas et qu'il fallait marcher 20 minutes dans le froid pendant les révisions de décembre, mais comme nous sommes des vrais membres de la #teamgrossac, après avoir passé l'après-midi là bas, on n'oubliait jamais de se péter le bide et de passer à la boulangerie sur le chemin du retour !

Quand on est en P1, on peut aussi dire adieu à son humour:
(je vous avais prévenu, j'ai un humour grivois plein de cochoncetés)

Et aussi adieu à sa ligne (à la fin, une de mes connasses d'amies me surnommait bouboule !)

Mais on apprend à dépasser ses limites, que l'on ait son concours ou pas, on en ressort grandi. On sait apprécier les week-end à s'ennuyer, on prend conscience que la famille nous est précieuse et on réalise qui sont vraiment nos amis, qui viendra prendre des nouvelles et ne te lâchera pas même si tu auras la tête en permanence dans tes cours (et dans la bouffe)

Et surtout, on rencontre de nouvelles personnes (moi je m'en serais bien passée), entre la colérique de Rambouillet, la narcoleptique psychopathe et la naine avec son täzer, j'ai été servie... Mais ces personnes avec qui l'on passe 2 ans dans une proximité amphithéatresque font créer des amitiés qui dureront, car elles se sont liées pendant les pires moments de la vie étudiante !


Entretenir sa vocation


Dans la vie il y a des trucs qui nous rendent super heureux: quand on se réveille autrement que par la sonnerie de notre alarme, quand on arrive juste avant notre bus et qu'enfin on ne le loupe pas, quand on apprend que l'on va manger notre plat préféré...

Mais il y a des choses qui nous rendent encore plus heureux, genre super excités, envie de le crier au monde entier et d'en parler à tout le monde, c'est quand on a réussi un objectif personnel ! Vous voyez le petit garçon sur la vidéo ? Bah j'étais pareil quand j'avais des bonnes notes au tutorat (mention #grossethug #dieuduhasard quand j'avais des bonnes notes sans avoir relu la biophy), et pareil lors de mes résultats du S1 !

Mon objectif personnel m'a tenu à coeur depuis bien longtemps, car comme je l'ai déjà écrit précédemment j'ai presque toujours voulu être sage-femme.
Bien sûr, on oubliera la parenthèse du collège où la prof de maths de 3ème m'affublait d'une moyenne tellement ridicule que je pensais que je n'irai jamais au lycée ! J'allais tout plaquer pour élever des poules, et puis d'ailleurs, en 3ème, j'en avais une de poule (ma vie est tellement passionnante, vous pouvez le voir sur cette vidéo) !

Et j'ai toujours nourri cet objectif de tout ce qui se rapportait à l'univers de la naissance et de la grossesse. J'en ai lu des magasines parentaux, des bouquins, regardé des reportages. (J'ai même travaillé chez Aubert, mais ça c'était une catastrophe, j'ai bien cru que j'allais finir par me pendre dans la réserve avec un mobile tellement ça m'a mis sur les nerfs !)

S'il y avait des choses que je pourrais conseiller à regarder pour être bien dans le bain, pour s'accrocher les jours où on a peur de ne jamais y arriver c'est

  1. Le fameux Baby boom
Je ne vous cacherai pas que c'est un peu trop rose (oui j'ose dire ça alors que mon blog est rose à souhait) et édulcoré dans les premières saisons. Bon en même temps, si on veut du sang et des larmes on a qu'à regarder les experts, c'est tout de suite plus glauque !
Mais bon j'avais tendance à trouver que les gentilles sages-femmes étaient toutes sous la botte du beau gynéco chef de service genre docteur Mamouuur, et on ne mettait absolument pas en valeur leurs compétences !
Après, ça fait toujours plaisir de verser sa petite larme en même temps que les parents lors du premier cri de leur petiot...


      2. Call the Midwife (ou SOS Sages-femmes pour la version québécoise, tabernacle!)

Cette série est basée des mémoires de Jennifer Worth, une sage-femme issu d'un milieu bourgeois qui est venue exercer dans un quartier très défavorisé de Londres.                            

L'histoire se passe dans les années 50 et montre bien des détails crus, tout ce qui se rapproche de la réalité de la vétusté, de la pauvreté, mais montre aussi de très beaux cotés humains.                                                                         
(En gros c'est une prout-prout qui va bosser dans le guetto, et quand les femmes accouchent sans péridurale ça crie beaucoup et de manière louche, donc quand je regarde Call The Midwife et que le mâle est en train de jouer en réseau le micro branché, ses potes doivent se demander d'où viennent ces cris suggestifs)
On s'attache énormément aux personnages, d'ailleurs il y a la
sage-femme gros boulet maladroite qui me fait penser à moi (oui, j'ai beaucoup d'amour propre).



    3. Et le meilleur pour la fin: Le premier cri

J'ai découvert ce film juste magnifique quand j'étais en 5ème. J'avais terriblement envie de le voir au cinéma, mais comme c'était un film documentaire, c'était évidemment pas diffusé dans mon trou perdu où la culture générale n'est pas ce qui est de plus accessible, alors que la culture agricole on en à foison !
Encore à cette époque là j'hésitais entre sage-femme et infirmière puéricultrice, je ne savais pas si je préférais les bébés ou quelque chose de plus profond. En regardant ce film, j'ai compris.

La trame de ce film est basée sur une éclipse. Certaines femmes (aussi en France) pensent que la lune a une réelle influence sur les naissances et que lorsque c'est la pleine lune ou autre événement astral important, les bébés sortent comme des lettres à la poste. 
Pendant 2h, on va assister à des accouchements à chaque endroit du monde, de l'Amazonie à la Toundra, de l'Amérique à l'Afrique profonde. On découvre des tas de cultures, des tas de naissances, et c'est juste fascinant. Il suffit de rajouter une bande son qui donne des frissons et de très belles images, ça en fait un chef d'oeuvre.

Je conseille vraiment vraiment ce film, qui m'a aidé à déterminer mon objectif, à trouver ma vocation:

Aujourd'hui, maintenant que je suis à quelques jours de vivre un des plus beaux moments de ma vie, et d'avoir sous les yeux les résultats d'admission à l'école de sage-femme, je pense sans cesse à cet objectif que j'ai entretenu avec ces livres et ces films, et j'ai hâte !



Petit article souvenir de la découverte de mon classement au S1...

Ce texte là a été rédigé le 20 janvier 2015, jour des résultats tant attendus de mon premier semestre de doublante et qui allait déterminer tout mon avenir:

C'était aujourd'hui, ce 20 janvier 2015, un jour qui allait déterminer mon avenir…
(ma réaction à 5 minutes près)
TADAM !
(Oui j'ai dit ça de manière très dramatique et toute pleine de suspens pour vous tenir en haleine en fait)
Donc ce matin je me suis réveillée en mode pépère parce que j'étais tout de même assez contente, c'est vrai qu'il y a des plus sales journées que le jour de son anniversaire !
Ça y est, j'ai 20 ans, j'suis plus toute jeune, bientôt les rides, la ménopause, les mots-fléchés dans les magasines de jardinage…

J'ai été pourrie gâtée: un iPad pour bien prendre mes cours, une télé pour bien regarder baby boom, des boucles de noreilles pour avoir l'air d'une fille, et plein de soins pour le corps pour ma douche annuelle (sous la pluie, un soir de pleine lune)

J’m'étais faite la réflexion (agaçante à entendre pour les autres) qu'il ne me manquait plus que mon concours pour que ma vie soit parfaite.
Bah oui, j'suis bien dans ma vie, j'ai pas à me plaindre, j'ai du swag de la bouffe et du champagne (enfin, du porto, que mes copines sifflent quand elles viennent prendre l'apéro)

Donc je me levais pépouze à côté du mâle, il était 9h30 et les résultats du concours devaient tomber vers 14h30 environ… Il fallait donc que je m'occupe l'esprit car dès que je pensais au concours dans ma tête c'était 
“oh putaing Audrey t'aurais pu bosser la biophy, si t'as pas ton concours à cause de ça t'auras trop le seum”
“et si t'es 600 tu seras short, t'auras la force de bosser comme une malade ?”

J'étais bien décidée à me poser comme un sac devant un film bien bien nul, pour penser à autre chose.
On a opté pour “the starving games” une coquette parodie d'hunger games que je pourrai regarder 100 fois de suite et rire toujours aussi grassement ! En même temps je suis bon public,
plus c'est gras ascendant beauf plus ça me fait rire (Sébastien Patoche, je t'aime)

J'avais mon iPad posé sur mes genoux et j'ai dit au mâle 
“Tiens j'vais mémoriser le site de la fac pour avoir les résultats comme ça on actualisera compulsivement jusqu'à ce qu'il y ait les résultats !”
Il était à peu près 11h, donc le mâle me laisse taper mon code et prend ma tablette dans les mains pour aller ouvrir la page des notes et résultats
(pour se rappeler l'époque où lui est arrivé primant, avec 1 an d'avance et 89è ce fou).
Pis là, gros bug ! On s'aperçoit que les résultats sont écrits ! Je sursaute en mode WHAT MAIS IL EST 11H OH MON DIEU EST CE QUE J'AI RATÉ MA VIE OUI J'AI SÛREMENT RATÉ MA VIE A CAUSE DE CETTE VILE BIOPHYSIQUE J'LE SAVAIIIIS

Et là le mâle me dit “MA CHÉRIE T'ES 263!”
Gros gros bug.
Au tutorat j'étais 300 (#thisisspartaaa) et je pensais donc perdre une petite centaine de places pendant les révisions, mais j'avais surtout peur d'arriver dans les 500/600 à cause de la fameuse biophysique…
Quand j'ai appris ça j'ai hurlé et éclaté en sanglots, du bonheur du bonheur et du bonheur.
Avec ce classement, je peux même tenter médecine si je le veux.
Mais je veux être SAGE-FEMME !! Je veux être là, me faire serrer la main pendant les contractions, voir les femmes devenir mères, aider les bébés à prendre le sein pour la première fois, conseiller les adolescentes sur leur contraception…
Tous les aspects de ce métier me plaisent et je sais au fond de moi que je veux être sage-femme donc je n'ai aucun doute sur mon choix ! 

D'autant plus que vivre avec un étudiant en médecine et le voir bosser comme en PACES alors qu'il est en 5ème année ça calme ! Je pense qu'un médecin n'a pas la même relation avec ses patients, et qu'il faut sacrifier une grosse partie de sa vie de famille quand on fait ce métier, et ça ne me correspond pas du tout !
Maintenant, il ne me reste plus qu'à assurer le second semestre.
Je vais éviter de trop ignorer mon ami la biophysique (bah oui elle est aussi au 2ème semestre, quand on aime on ne compte pas) et de bosser l'anatomie même si je trouve ça très relou. Le mâle a été tuteur d'anat donc je pense qu'il pourra m'aider (et là je vois venir les esprits plein de cochoncetés “wahhhh tuteur d'anat il connaît le corps de femmes aimedéaireeee”)
Ce que j'aime dans le second semestre c'est que ce sont des matières beaucoup plus littéraires, on étudie la juridiction du médicament, la bioéthique, et surtout on a des cours de SAGE-FEMME !
Je suis passionnée par le placenta, c'est trop génial ce truc, quand je sors de ces cours là j'essaye d'en vanter les mérites à mes potes mais comme ils ne sont pas trop dans le délire ils me regardent chelou, pourtant j'essaye d'être convaincante genre 
“Nooon mais en cours j'ai appris un truc super intéressant ! Genre si tu tombes enceinte d'un coup d'un soir tu as plus de chance de faire une fausse couche que si tu tombes enceinte d'un partenaire de longue date, parce qu'à force d'avoir été en contact avec sa salive et son sperme (tu fais ce que tu veux poto je suis pas là pour te juger) ton système immunitaire s'est habitué à son génome et du coup il ne rejette pas le petit bébé qui a à moitié ses gènes !”
Allez avouez que si vous ne le saviez pas, c'est méga intéressant comme anecdote, non ? :p
Mon objectif est donc de faire comme l'an dernier au deuxième semestre, être parmi les meilleures sages-femmes au tutorat mais également au concours car avec ce classement je pars avec une super avance, je peux être sereine pour le concours !!
Mon rêve se rapproche à grand pas!!

La PACES (ou le concours qui permet de devenir sage-femme)



AMENO AMENO

Cette musique épique représente bien la PACES: un combat glorieux de preux chevaliers (enfin, on ne va pas se référer aux chevaliers des visiteurs hein)


Quoiqu'avec le recul, ils me ressemblent un peu, après 4 heures de sommeil avant une épreuve. J'ai quand même une meilleure dentition, on va pas exagérer hein !



Quand tu dis que tu vas en PACES, chacun y va de son petit mot pour t'encourager, ou juste histoire d'avoir quelque chose à répondre à quelqu'un qui part au combat:


"Oh, la première année c'est la plus dure, après c'est facile !"

"Oui, c'est sûr tu vas devoir dire adieu à tes activités (et à ton amour propre quand t'auras pris 10 kilos et que tu seras en train de chialer sur tes cours)"

"C'est bien ça que tu ailles en médecine ! Tu vas faire des stages cette année ? D'ailleurs j'ai un petit mal au genou gauche, toi qui t'intéresse à la santé tu veux pas m'examiner ? (Et je peux compter sur toi pour ma poussée d'hémorroides?)"

"Ca me fait penser au petit neveu du cousin de la voisine du collègue de mon grand oncle: lui il est arrivé major, il est pas rentré de l'année ! Faut dire qu'il avait un mental d'acier ! (Et toi tu vas faire comment grosse loque, ouais j't'ai vu pleurer devant le roi lion, boloss !)"



Et toi, t'es comme un con devant ton écran d'APB: t'étais tout content d'être admis en P1 et tout le monde t'a pourri ton groove ! Mais bon, à ce moment là, tu es encore stressé par le bac, pauvre de toi, et tu es prêt à aller consulter le marabout qui laisse des petits mots dans la boîte aux lettres pour pronostiquer les sujets d'histoire-géo à venir cette année


Que tu sois en bac S, ES, L ou autre bac technologique, normalement t'es admis en P1, après tout c'est la faculté donc c'est ouvert à beaucoup de filières post bac sous réserve que tu aies un bulletin acceptable et que tu n'aies égorgé aucun de tes professeurs ou de tes camarades, même si je te l'accorde le meurtre est une solution que tu envisageras à quelques heures du concours de P1.


Mais je pense que les bac à retenir pour aller en P1, c'est S (bah oui quelle surprise, le bac de l'éliiiite nianiania ça vous ouvre toutes les portes et vous bouffez des maths et des fonctions qui vous en sortent par les trous de nez) et ST2S (eh oui, un bac technologique, faut arrêter de catégoriser en bac à filles dont les copies sont plastifiées pour ne pas être tachées de fond de teint).


Je conseille le bac S parce qu'il est connu comme étant très difficile, c'est vrai qu'il y a des grosses notions de maths et physique qui peuvent paraître très abstraites (pour une quiche comme moi surtout), et qu'il force à repousser tes limites. Oui, y'a toujours des énergumènes qui ont les mathématiques infuses, mais quand t'es normal tu seras comme les autres à recopier discrètos le DM de maths en cours le lundi à 8h alors que la prof a déjà commencé à ramasser les copies. Si depuis la première tu as galéré à apprendre des choses que tu ne comprends pas forcément, ça te prépare bien à la P1.


MAIS avec le recul, je conseille aussi énormément le bac ST2S: parce que les notions de biologie qui y sont enseignées sont vraiment plus compliquées que le pauvre cours de physiologie nerveuse qu'on te donne en fin d'année en S, tu sais au mois de mai où tu es bien fatigué et où tu passes l'heure de TP à frapper ta pote avec le marteau à réflexes !


Après, on sait que la majorité des gens qui ont obtenu le concours avaient S, mais qu'il y avait aussi toutes sortes de bac, même des L ! Mais vaut mieux prendre un bac qui prépare au minimum à la médecine et repousser ses limites: si on a peur d'un bac à cause d'une des matières, c'est même pas la peine de passer la P1, parce que le bac c'est vraiment donné, alors que la PACES si tu y arrives pas c'est (dans le cul la balayette, le manche et l'étiquette) dommage pour toi !


Mais je vais te sortir la phrase bateau de la personne qui a eu son bac: je t'assure, le lycée c'est le meilleur et c'est vraiment super facile ! Mais pourquoi tu stresses pour le bac ?? T'inquiètes c'est izy ma gueule sisi la famille.


(Pour ma part je voulais faire ST2S mais on m'a envoyé dans une des 2 seules classes de S de mon lycée pour sauver les meubles, parce qu'à l'époque mon lycée était réputé comme celui des dindes et des cas sociaux, mais j'aimais mon lycée d'amour, peut être parce que je suis une dinde doublée d'un cas social ? Enfin, j'ai bien galéré parce que je détestais les maths, j'ai pris des cours particuliers qui n'ont servi qu'à me faire faire mes DM par une brave dame pour sauver ma moyenne #thuglife. Mais je m'en suis sortie avec une mention bien (avec 8 en maths, fallait pas s'attendre à un miracle).





Tu vas donc passer un été de primant, à attendre l'échéance de la rentrée en P1. Tu vas te renseigner un peu partout sur internet (et peut être tomber sur cet article qui sait ?), et te préparer à la vie étudiante. Enfin vie étudiante, tu vas passer juste 9 mois le cul sur une chaise, prenant le risque de choper des escarres que tu ne pourras même pas soigner parce que les cours de P1 n'ont rien à voir avec la médecine !

Ce que je peux te conseiller de faire, c'est de te relaxer. Vraiment, essaye pas d'acheter des bouquins de PACES, ça ne sert à rien à part à te donner des informations supplémentaires et inutiles: rien que dans ma fac, dans une même matière 2 profs donnaient des valeurs différentes pour une même constante, alors je te laisse imaginer le désaccord entre un bouquin écrit par un prof de Putier-sur-Marne et les cours que te dispenseront tes profs de Gargouilles-les-oies.


Tu peux éventuellement faire un stage de pré rentrée dans une prépa, et t'y inscrire: c'est comme tu le sens. Le stage de pré rentrée te mettra bien dans le bain et te donnera des bonnes bases, et une prépa c'est pratique si tu ressens le besoin d'être encadré (et de te faire mâcher le travail avec des jolis petits cours tout faits en complément). Personnellement, dans ma fac je trouve que les prépas sont pas forcément utiles, mais je sais que dans certaines fac ça ne peut que faire du bien.


Ainsi, à l'approche de la rentrée (ou de ta prérentrée) tu te morfondras de plus en plus, en t'imaginant que ce sera comme dans les films avec un horrible bizutage des méchants doublants envers les pauvres primants:



(tire-sliiiip!)

En fait, c'est un peu un mythe tout ça. Le jour de la rentrée, quand t'es doublant, t'as autant les boules que quand t'es primant: tu sais que tu vas enchaîner sur 9 mois d'apprentissage, de stress et de gros chagrins où tu morveras sur tes vilains cours qui te font péter les plombs. Alors, quand t'es doublant tu as autre chose à faire qu'à trop maltraiter les primants, alors tu caches ton angoisse en chantant des chansons paillardes...



(ceux qui me connaissent sauront que je ne peux m'empêcher de crier "ON Y VA POUR LES GROS NICHONS!" sans doute pour masquer un complexe)

Et toi, petit primant tu débarqueras donc dans la grande amphi, tu te prendras peut être des avions en papier et les doublants seront sans doute très bruyants. Mais je t'assure qu'ils ne te feront pas de mal, ils content seulement laminer ton classement, et non pas ton doux visage angélique et pur, encore exempt des traces que peuvent laisser un concours (bonjour à toi, ô gros boutons qui te poussent sur la gueule car tu ne fais que manger de la charcuterie et des chips tout l'après midi pour tenir le coup devant tes cahiers)





Alors ton ennemi juré numéro 1 ne sera plus le doublant, mais sera enfin et irrévocablement la PACES. En l'espace de quelques jours, tes cahiers vont se remplir et grossir, grossir (proportionnellement à toi) !


Dès le début, que tu aies eu une prépa ou pas, il faut te mettre dans le rythme. Apprends les cours du matin et essaye de faire des QCM au fur et à mesure si tu as eu des annales.

Mais chacun a sa méthode, mon été post terminale quand j'étais jeune et innocente, j'avais cherché une méthode type sur youtube mais elle ne s'appliquait absolument pas à moi: il va te falloir du temps pour trouver ton truc à toi, mais essaye de faire assez vite quand même, parce que la veille du concours c'est un peu tard pour trouver sa méthode !

J'ai doublé, donc j'ai vécu 2 PACES totalement différentes.


Ma première P1, j'en ai fait un peu le centre de ma vie, tout en ayant une très mauvaise méthode d'apprentissage, parce que quand on est une bolosse, on l'est jusqu'au bout: quitte à s'autostresser, autant s'autostresser à mort ! J'apprenais les cours assez superficiellement, et en plus de ça, je ne faisais pas de QCM pour m'entraîner.

Et ça n'a pas loupé, j'ai fait un 827 au premier semestre, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, et j'ai enchaîné sur une gastro, parce que je suis une dramaqueen. On fera une spéciale dédicace à ma pote qui a enchaîné classement de merde et ratage de permis (gros bisous à toi, je ne citerai pas ton nom car je t'imagine déjà en train de m'insulter derrière ton écran, va nourrir ton cochon d'inde de merde au lieu de gueuler lààà)
Après un tel mauvais résultat au S1, j'ai écouté le meilleur conseil qu'on ait pu me donner "BOSSE COMME SI T'AVAIS LE CLASSEMENT POUR PASSER QUAND MEME" (gros bisous à ma marraine d'école de sage-femme qui m'a donné des conseils pour la gastro et pour la PACES).
En gros, si tu te chies dessus à ton premier classement de primant, la meilleure chose à faire c'est de prendre tes cours plus que correctement au S2 et d'apprendre comme si tout était possible (c'est beau putain!), parce que quand tu en seras à ta deuxième P1, tu n'auras plus beaucoup de forces pour repartir à zéro également au S2.
Alors c'est seulement au S2 de ma première P1 que j'ai trouvé mon rythme (ouais, je vous l'ai dit, je suis non seulement une bolosse mais je suis également longue à la détente).

Ma deuxième P1, j'étais une grosse thug, j'étais passée au rang de la doublante qui chante des chansons paillardes. Mais je savais à quoi m'attendre, c'est pourquoi j'ai pris le rythme dès les premiers jours.

J'ai pris mes cours autant que je le pouvais à l'ordinateur, même si les profs vous donnent des polys avec des jolis schémas, surtout, écrivez tout ce qu'il dit: sinon au moment des révisions, le schéma qui vous paraissait clair en octobre ressemblera à ça:

Chaque après midi, j'apprenais les cours du matin et je refaisais des QCM. Le vendredi après midi et le WE, je relisais mes cours de la semaine et je bossais à fond la matière de la colle qui allait arriver la semaine d'après.

Admettons que le lundi j'avais une colle d'UE2, on va dire que le WE je revoyais tous les cours d'UE2 et tous les QCM d'UE2 depuis le début de l'année.
Enfin, ça c'est dans la théorie. Dans la pratique, j'ai rencontré mon copain, il a emménagé chez moi, j'ai quasi pas ouvert mes cahiers les week-end et j'étais plus occupée à engraisser mon corps que mon cerveau. Mais quand je m'y mettais, je m'y mettais: c'est pas la quantité, c'est la qualité qui compte. Je parle bien sûr de travail, ahem.
Au final, j'ai fait un beau 263/1500 au S1, en n'ayant jamais ouvert le poly de maths et vu histoire de la voir la biophysique. Mais j'ai eu beaucoup de chance pour ces matières là.


(Mon cerveau a eu de la veine, mais mon visage n'avait pas été épargné: j'avais dit adieu à toute trace de féminité, au shampoing, et j'avais dit bonjour au gros sweat aristochats, mon swag pesait en masse)

Le S2 de ma deuxième P1, comme prévu j'étais crevée, mais comme j'avais écouté le super conseil de ma marraine, j'avais pris des beaux cours et j'avais encore gardé en mémoire ce que j'avais appris l'an passé, je ne sais pas si j'aurai eu la force de bosser encore intensivement si je n'avais pas eu toutes ces bases.

Enfin, ça a payé, je suis arrivée /1200 et ème sage-femme ! C'était la fête du slip, mais toute cette effusion de bonheur j'en parle dans d'autres articles !

Mais que l'on soit primant ou doublant, avec ou sans prépa, on vit tous un peu la même chose



  1. On grossit. Oui, j'arrête pas de parler de bouffe et de gras à tel point qu'on va croire que je fais un partenariat avec Weight Watchers. Mais la réaction de beaucoup de gens, c'est de se réfugier dans la nourriture, surtout les WE où l'on reste en pyjama devant les cahiers: on est donc capable d'enchaîner pâtes, yaourt, cornichons, gâteaux, chips, nutella, diabète, infarctus en un aprem.
  2. On maigrit. Oui, y'a des "chanceux" qui ne se sentiront pas de plus en plus serrés dans leur jean au fil du semestre.
  3. On ramène tout à la P1. Surtout quand on regarde la télé, suffit qu'il y ait une pub pour une crème à base de vomi de baleine pour avoir le visage aussi lisse qu'un cul de bébé et qu'ils citent le mot "acide hyaluronique" tu seras en train de te réciter machinalement ton cours sur le tissu conjonctif. Ne parlons pas des fois aux toilettes où tu penseras tendrement à l'épithélium de ton glomérule rénal !
  4. On culpabilise sans cesse. "Pourquoi je travaille pas là ? Putain les autres doivent déjà tout savoir et moi je suis autant une quiche que la meuf qui a écrit son article là!" "Pourquoi je perds du temps à prendre une douche ? Ya que les sales qui se lavent !" "Je vais m'acheter des pâtes 3 minutes, si je gagne 7 minutes de cuisson tous les jours ça en fera du temps à réviser !"

Et on finit par craquer. On tourne en rond, on commence à regarder un film, puis deux, on se dit qu'on est qu'un étron et qu'on va rater notre vie, on est prêts à descendre dans l'ALDI du coin pour postuler immédiatement en tant que caissier et plus jamais faire d'études (attention, je n'ai rien contre les gens qui travaillent en caisse, que ce soient des étudiants ou des adultes, ils gagnent leur vie honnêtement après tout) Et on pleure, comme des madeleines.





Voilà pourquoi un de mes meilleurs conseils c'est de ne pas faire de la P1 le centre de sa vie, même si l'on veut être médecin, pharmacien, kiné, dentiste ou sage-femme depuis qu'on est tout petiots. Si tu sens qu'une phrase te rentre par un oeil et te ressort par l'autre, que ça ne fait que t'angoisser plus qu'autre chose, prends une pause. Te prive pas de voir tes potes (oublie la phrase du "machin est pas redescendu voir ses parents de toute son année de concours").
Et si tu as l'impression que tout le boulot que tu as fait l'aprem n'a servi à rien et que tu as tout oublié, C'EST JUSTE UNE IMPRESSION. Ne t'inquiètes pas, ton cerveau il a besoin de trier tout ce que tu lui enfournes, et quand t'as les QCM sous le nez, ça finit par revenir. T'es plus au lycée, plus besoin de ressortir tes phrases par coeur bêtement, les mots seront sous ton nez, tu dois juste apprendre à trier.

Je vais pas faire comme on dit aux lycéens "T'inquiètes pas le bac c'est facile", c'est pas comparable.

La P1 c'est très difficile, tout le monde le sait, ta boulangère compatira pour toi si tu lui dis les études que tu fais, et ta famille aura pitié de toi pour toute l'année à venir. Mais ce qui est le plus dur dans la P1, ce n'est pas les cours, c'est le moral. C'est pour ça qu'il faut toujours relativiser: tout le monde a du retard dans ses cours, tout le monde a des moments de faiblesse. Ne fais pas de la P1 toute ta vie, tes piliers doivent rester tes proches et tu ne seras que plus fort quand tu auras du soutien pour assimiler toutes tes connaissances.


HAKUNA MATATA!

Et crois moi, c'est pas souvent qu'on réalise son rêve, mais le jour où tu vois que tu as réussi la P1, tu es plus que satisfait. Car c'est toi, et toi seul qui t'a permis de réussir et de vaincre ce concours !

Comment m'est venue cette passion ?

Quand j'étais petite, déjà, j'avais cette personnalité délicate, clichée de toute petite fille légère et bien coiffée.

Ahem.

En fait, quand j'étais petite, j'étais déjà fidèle à moi même, l'opposé du cliché de la féminité. Pourtant, ma mère avait toujours rêvé d'avoir une petite princesse affublée de jolies robes et de jolies coiffures. Au final, à peine elle m'habillait qu'elle me retrouvait déjà à poil, et mes longs cheveux j'ai fini par les couper pour avoir le carré de la chanteuse Alizée (moi lolitaaa) mais je me suis retrouvée avec la coupe de Jeanne d'arc (jésus revient parmi les tiennnns)




(Je ne sais toujours pas pourquoi mes parents ne m'ont pas abandonnée au bord de l'autoroute)
J'adorais trainer à la ferme. Je suis une fille de la campagne moi, je parle le patois vindiou ! J'aimais bien aller à l'étable et marcher un peu partout (en gros être littéralement dans le caca jusqu'au cou) pour voir les vaches et les petits veaux. Je voulais être vétérinaire pour les vaches, je sais pas, c'est sympa une vache, c'est doux et c'est toujours d'accord, je me rapproche assez d'une vache d'après mes amis, je sais pas trop comment le prendre. Et un jour, j'ai assisté à la naissance d'un petit veau avec ma classe de Ce1 (dédicace à mon école primaire SISI on oublie pas les origines AIGHTTT). Tandis que la moitié des gamines (avec leurs sandales roses et leurs barrettes papillons) étaient offusquées par la vue du sang coulant de la matrice, et que les petits garçons (avec leur tshirts dégueulasses avec les dragons, mais oui c'était la mode en 2003 !) riaient de voir le fondement bouseux de la vache, moi (avec ma coupe de cheveux que si on me la faisait à ce jour le coiffeur se retrouverait à manger les pissenlits par la racine) je regardais fascinée le spectacle qui se déroulait devant moi.


(on avait tous un gars avec cette chemise la et la petite mèche dans le cou en primaire)
On a d'abord compris que la vache allait mettre bas quand (ce que je comprends aujourd'hui le bouchon muqueux) coulait du derrière de la vache, puis on vu les pattes arrière du veau encore dans la poche amniotique. Le fermier était intervenu car c'est comme chez les humains: une naissance en siège c'est pas le top. Il a passé la corde et un bras dans l'utérus de la vache et a attaché le veau pour le tirer en dehors. Genre HARDCORE. (Alors les filles, ne vous plaignez pas si le jour J le gynéco se ramène avec les ventouses pour vous faire sortir votre môme, sinon je vous passe le numéro du fermier et il va tout vous retourner l'intérieur !) Le veau est donc tombé au sol dans un flot de liquide amniotique, de vernix et de sang. Je n'avais éprouvé aucun dégout, juste une fascination, il était encore relié à sa mère par le cordon et elle s'est retournée pour le lécher (pareil les filles si le jour J votre bébé est pâteux à la naissance ne vous plaignez pas où je vous le fait nettoyer comme ça !) J'avais assisté à la première naissance de ma vie, j'avais vu une génisse devenir mère, j'avais vu la nature dans toute son oeuvre et ce petit veau se lever, comme ça à peine né. Je m'en souviens encore parfaitement, alors que je n'avais que 7 ans ! L'année d'après, j'ai appris qu'il y avoir une naissance dans ma famille (spéciale dédicace à ma cousine E la future grande soeur qui a annoncé ça comme ça, bravo la délicatesse, je sais que t'avais 3 ans mais tes parents voulaient garder ça secret, aucun respect ces bambins !) J'ai été prise d'une obsession par tout ce qui concernait la grossesse: j'empruntais tous les livres à ma portée qui parlaient de ça, et quand on voyait ma tante je ne pouvais m'empêcher de regarder ce ventre grossir et de me dire qu'il y avait un petit être humain en construction. J'avais 8 ans, et j'ai alors senti le bébé bouger quand ma tante m'a posé la main sur son ventre. Je trouvais ça incroyable qu'une si petite chose pouvait faire tant de mouvements. Je peux encore me souvenir de la sensation dans la paume de ma main. M est née en mars 2004. C'est sa venue au monde et les quelques mois qui ont précédé qui ont fini de me donner cette fascination pour la grossesse et tout cet univers. Cette passion ne m'a jamais quitté: je peux donc dire que je veux faire sage-femme depuis (presque toujours) Je pensais que j'étais passionnée par les bébés. C'est vrai c'est mignon (ou c'est "rigolo" comme on dit si bien aux parents de bébés moches), et ça sent bon (quand on s'approche pas trop près de la couche). Mais en fait, non, les bébés je m'en fiche un peu. Ce qui me passionne, c'est la grossesse et tous les changements dans le corps de la femme pour permettre la venue au monde d'un nouveau né. Et ce que je trouve absolument fascinant, c'est l'attachement dès la première seconde hors utero de la mère pour son petit, qu'elle l'ait vu, entendu ou juste senti sur son ventre. Je veux donc assister à ça: voir des centaines de coups de foudre des mamans pour leurs nouveaux-nés (même si certains seront "rigolos" comme celui d'en dessous!)