Pour m'éviter les répétitions dans mes mails, voici les liens qui répondent à l'éternelle question du "COMMENT ON FAIT SAGEUUUH-FEMMEUUUH?"

mardi 8 septembre 2015

Un veille de rentrée...

Oh mon dieu. Doux jésus marie-joseph (désolée, je jure alors que je ne suis d'aucune confession religieuse, mais je trouve que cette petite expression souligne bien mon état d'excitation). Oulala. C'est demain.

C'est demain, bordel de merde.

C'EST DEMAIIIIIIIIIIIIN!!

Tout est prêt. Ma tenue est repassée et pliée. Ma trousse est remplie. J'ai mis les feuilles doubles grands carreaux, les feuilles simples grands carreaux et les feuilles simples petits carreaux dans la pochette que j'ai mis dans mon sac que j'ai mis dans ton fondement.
J'ai fait un bon soin de cheveux pour avoir l'air d'avoir une perruque mais ils sont trop secs et irrécupérables, mon siphon qui vomit mes cheveux peut témoigner. J'ai fait un soin de peau pour ne pas avoir l'air d'une adolescente en pic hormonal (bien sûr, petit pic hormonal avec boutons la veille de la rentrée, sinon c'est pas drôle). Je me suis même épilé les sourcils:
Je me suis retenue de faire ce fort coquet effet de style sourcilier

En gros, j'ai essayé d'avoir l'air coquette, comme tout le monde le jour de la rentrée. Bien sûr, on sait bien que je fais genre, et qu'à partir de la semaine prochaine les filles me verront arriver en pull trop grand, jean trop grand, chaussures démontées parce que je viens à l'école à pied pour entretenir mon fessier dans mon jean trop grand, lunettes entourant mes yeux qui surplombent des valises.
Elles vont me voir naturelles quoi:
"Salut les filles, oui j'ai dormi pourquoi ?"

Ces vacances ont été terriblement longues, j'ai fini la P1 mi mai, en gros ça fait presque 4 mois de vacances, en sachant qu'au bout il y a mon entrée à l'école dont je rêve depuis bien longtemps. J'ai eu l'impression que le temps ralentissait, genre comme si le dernier mois de vacances était passé à la même vitesse qu'un cours de maths de 11h à 12h quand tu as faim un vendredi (oui, on l'a tous vécu cette heure de cours interminable).

Il y a quelques jours je suis allée voir en direct live mon emploi du temps avec Gnégnile, dans le hall de l'école. On était excitées comme des puces de découvrir le couloir dans lequel on va bientôt passer avec une humeur de chacal les matins à 8h.
Et là, j'ai entendu une voix qui m'était familière... Audrey !!

Audrey ? Genre Audrey comme moi ? Non non, je ne suis pas encore schizophrène:

Audrey, c'est ma marraine d'école. En septembre 2013, quand j'étais une petite primante innocente, je me suis inscrite au programme de parrainage de la fac de médecine. On t'attribue un parrain/une marraine qui a eu son concours (médecine, pharma, dentiste, kiné, sage-femme), tu le rencontres et au fur et à mesure de l'année il te coache à fond.
Audrey, c'est moi avec 2 ans de plus. On a tout de suite découverts nos points communs, déjà le prénom, l'origine (on fait toutes les deux partie du fin fond du morvan nivernais où la beauferie est d'actualité), la passion, et les convictions. C'est vraiment notre trait de caractère en commun, quand quelque chose nous tient à coeur, on est assez intarissables sur le sujet: on essaiera toujours de convaincre l'interlocuteur, en s'énervant toute seule car c'est dur de dire à un beauf2france que "non, les arabes ne sont pas des voleurs qui vont interdire le jambon dans les cantines" et que "oui, l'amour c'est inné, un homme peut aimer un autre homme et n'est pas une erreur de la nature".
C'est grâce à elle que je n'ai pas abandonné. Je ne voyais pas le bout de la P1 quand j'étais primante, je ne savais pas pourquoi je me battais. Elle m'a parlé de l'école, des gardes, des amies qu'on s'y fait, m'a montré des cours, des choses concrètes. Elle m'a dit de me battre, et je me suis battue en la regardant manifester pour les sages-femmes en 2013-2014, en regardant les photos de ses soirées avec les autres sages-femmes et en me disant c'est bientôt mon tour.

Et donc, ce matin dans le couloir de l'école, j'étais avec elle, à sa place, à notre place.
Elle m'a fait visiter l'école en mode VIP: les petites salles de cours, les petites salles de TP avec les faux bébés, les multiples toilettes (la pièce la plus importante pour moi), l'endroit où on mange (la deuxième pièce la plus importante pour moi).
Elle m'a emmenée au sous-sol, m'a montré les blouses. HA LES FAMEUSES BLOUSES. C'est LE symbole de l'entrée à l'école, il y a 2 ans de ça quand j'ai rencontré Audrey elle avait mis en photo de profil sa petite tête (et son petit fondement) dans sa petite blouse. Bientôt, j'essaierai la mienne. En attendant, j'ai joué avec celle de mon amoureux:
(J'ai voulu faire genre le couple de Grey's anatomy. Oui, je bave devant sa photo, et j'assume. Oui j'ai fait genre avec mon stéthoscope qu'on utilise pas beaucoup dans la profession, mais j'aimais bien le petit côté blouse hype)

Aussi, dans le sous sol il y a un truc commun à tous les hôpitaux: un couloir souterrain qui relie l'école de sage-femme au CHU pour ne pas qu'on passe par l'extérieur et qu'on salie notre blouse
Oui, c'est glauque au possible et je n'irais pas me balader seule la nuit, j'aurais trop peur d'être dans un film d'horreur (déjà que ma tête à moi suffit à me faire peur)
Quand on circule dans le couloir de l'horreur en groupe, c'est marrant. On l'impression d'être passe partout de Fort Boyard et on croise des gens sur des petits tracteurs. En gros, on a 8 ans dans notre tête !

Quand on a fini la visite et dit au revoir à ma marraine d'amour et sa copine, Gnégnile a usé de son humour légendaire et m'a sorti le plus naturellement possible:

"ET TOI QUEL A ETE TON MOMENT PREFERE?"

J'ai ri grassement. Merci Gnégnile.

J'ai hâte d'être à demain pour découvrir tout ce que l'école a à me montrer, et j'espère rire grassement. Je ne suis pas stressée, juste terriblement impatiente !