Pour m'éviter les répétitions dans mes mails, voici les liens qui répondent à l'éternelle question du "COMMENT ON FAIT SAGEUUUH-FEMMEUUUH?"

mardi 23 juin 2015

La fin officielle de 2 ans de P1 !

Comme je l'ai posté sur Facebook encore tremblante hier midi...

"On n'a pas tous les jours l'occasion de réaliser son rêve, mais c'était le cas pour moi aujourd'hui, j'ai eu mon concours, je vais devenir sage-femme !"

Ce lundi 22 juin était un jour très attendu. Très attendu depuis la fin de la dernière épreuve du concours, très attendu depuis le début de ma première et de ma deuxième P1, très attendu depuis toujours en fait...

La veille au soir, j'avais décidé de bien me fatiguer pour ne pas que mes pensées (et mon estomac) ne tournent trop en rond en pensant au lendemain soir... Parce que c'est déjà ce que ça m'avait fait toute la semaine, j'arrivais pas à dormir, j'réfléchissais au sens de la vie, et surtout j'attendais le jour fatidique. En gros, je passais des nuits toutes pourries, donc le dimanche 21 juin j'ai demandé à mes braves camarades de mon patelin nivernais d'aller bouger nos fondements à la fête de la musique.
Mon patelin nivernais est resté fidèle à sa réputation; il y avait 3 péquenots, 1 bonne soeur et des collégiens par ci par là.
 Du coup, on est allés manger au flunch, parce que y'a que chez Flunch qu'on peut fluncher, et que manger des moules c'est trop glamour. Et pour pas penser aux résultats y'a eu mieux, car j'étais avec ma pote qui elle aussi était en P1 dans une autre ville, donc on était en mode pronostic de notre pendaison ou de notre biture.

J'espérais me réveiller tranquillement juste avant de partir au boulot, comme ça j'allais pas avoir le temps de ressasser l'attente. Ben tiens.
Ma tête à 5h du matin le jour des résultats. 

J'attendais comme une âme en peine dans mon lit, et même à cette heure là j'étais connectée sur l'ENT comme une gogole, bah oui quoi, si ça se trouve les gens de la fac se sont levés tôt pour nous poster ça et nous soulager (déjà qu'ils se lèvent pas pour ouvrir les salles d'épreuves pour les années supérieures) !
Quand je me suis levée à 7h pour déjeuner, mon stress était aussi gros et palpable que mon derrière (j'ai un petit côté Kim Kardashian). Je tournais ma cuillère dans mon café en mode relou, et je soupirais mélodramatiquement, j'aurais pu détrôner le spleen de Baudelaire si on m'avait donné un papier et un crayon. Ma mère m'a carrément viré de la cuisine, parce que j'étais usante !

Je suis donc partie au boulot. Et dans ces moments là on voit des coïncidences partout, genre j'aurais pu croire n'importe quelle voyante ou lire mon astrologie et prendre tout espoir qu'il y avait à prendre. Dans la voiture, y'avait cette chanson:

Oui, pour attendre, elle attendait, aussi inexorablement qu'elle pouvait !
Et oui, j'écoute Nostalgie: Michel Sardou, Polnareff et Cloclo sont mes fantasmes inavoués !

Parce que ouais, le jour des résultats, je bossais. Je savais pas si c'était un mal ou un bien, d'un côté j'allais pas pouvoir actualiser toute la journée et avoir la bonne nouvelle dès qu'elle serait sortie mais d'un autre j'allais pas pouvoir actualiser toute la journée et apprendre que mon rêve serait brisé dans un flot de larmes et de désespoir !
J'étais tellement au taquet que j'avais créé un petit icône résultats sur mon portable. J'en avais parlé à tout le monde au boulot, dès que je croisais quelqu'un c'était "ALOOOORS?".

Ha oui, c'est quoi mon boulot ?
Je donne des conférences de swag. Non, j'aurais bien voulu, mais le job d'été le plus swag a été prise par ma pote qui travaille au MUSEE DE LA FAIENCERIE DE NEVERS.
Merci à Besta pour ce montage, les gens en école de design n'ont plus qu'à aller se rhabiller

Je travaille au service bionettoyage du pôle gériatrie de l'hôpital. Bon, en gros, je fais le ménage en maison de retraite. Counchita, toussa toussa. Mais ça me plaît, parce que je suis dans un secteur hospitalier, parce que j'apprends à faire ma place dans une équipe médicale, que je cotoie les patients et qu'en commençant par le "bas de l'échelle", je sais que jamais je ne dénigrerai les dames du nettoyage à la mat où je travaillerai, et je pense que tous les gens de mon âge devraient passer par là parce que ça leur apprendrait la vie (et le nettoyage à l'anios qui pique les mimines).

Je suis arrivée en avance au boulot, avec mon swag stress palpable. J'avais prévenu mes collègues que j'aurai la tête ailleurs donc qu'il allait falloir être patientes avec moi et planquer tous les outils qui pouvaient m'aider à me pendre en cas de résultat négatif ! J'ai donc actualisé compulsivement sur mon téléphone, toute la matinée.

Et là, à 11h:

Je me suis donc mise à chialer. A genoux. En mode dramaqueen, fidèle à moi-même.
J'ai dit à mes collègues "vous êtes en train d'assister au plus beau jour de ma vie" (bah oui quoi, j'étais aux cuisines cette journée là et je préparais les plateaux des patients si ça c'est pas le plus beau jour de ma vie !)

Comme prévu, elles ne pouvaient plus rien obtenir de moi, je ne faisais que trembler et pleurer. Alors elles m'ont envoyé dehors pour que je puisse prévenir le monde entier mes proches.

J'ai d'abord appelé ma môman. Cette même dame qui m'avait dégagée de la cuisine le matin car je la stressais trop. En même temps, elle faisait pas la maligne non plus elle attendait les résultats autant au moins que moi !

"Allô ? (voix de môman)
- Alors ça fait quoi d'avoir une fille sage-femme ?! (voix de audrey hoquetante et morvante)
- Hein mais pourquoi tu m'appelles au boulot ? Qu'est ce que tu racontes là ? OAIBCDEUQbuzudbd (voix vénère de môman)

(Oui j'étais au moins aussi déçue que la princesse Anna, j'ai donc juste répondu "Mais ?!" sur cette intonation)

- Attends.... T'AS EU LES RESULTATS ? (voix de môman qui a compris même si elle est longue à la détente)
- OUIIIIII C'EST SÛR JE VAIS ÊTRE SAGE-FEMME !!
- Ohhh bouhouhouhohuhouhouhou *morve* snif bouhouhou"

Ma première annonce était officiellement un gros FAIL.


Petite interlude pour que vous puissiez comprendre le comique dans le fail (oui je vous spoile) de ma deuxième annonce.
Elle c'est Sansa (alias la mimi), mon antidépresseur que j'ai été adopter au refuge le lendemain de mon échec de ma première P1. Elle est complètement chtarbée soit dit en passant, mais elle est trop meugnonne c'est la mimi à sa mômaaaan.
Et oui, elle monte sur les tables parce que c'est une vraie thug.






J'ai donc enchaîné sur ma deuxième annonce, à mon cher et tendre mâle que j'aime d'amour.

"Allôôôô ? (voix d'un chéri entre 2 cours de pédiatrie)
- Dis bonjour à ta sage-femme !
- BONJOUR SANSAAAAA

Oui. Au téléphone il avait entendu "Sansa" et non pas "Sage-femme". Maintenant je trouve ça trop drôle mais sur le coup, j'ai répondu

- Non mais t'es con ou quoi ?!! (voix d'Audrey vénère qui avait idéalisé ce moment)
- Mais ?! (voix en mode OKAY BYE tel la princesse Anna)
- Mais j'ai eu les résultats, j'ai eu mon concours !!!
- Oh putain mon bébé j'avais pas compris !! (oui j'avais bien compris que t'avais pas compris mon chéri) Je suis tellement fier de toi, j'en ai jamais douté, t'es la meilleure (et plein d'amour comme j'en reçois tous les jours mais je ne veux pas trop de niaiseries ça casserait le côté cocasse de mon annonce)"

Ce fût donc un vrai sketch suivi d'une effusion d'amour, et d'une grosse impatience de se retrouver. Parce qu'avec toute l'attente des résultats je ne pensais qu'à ça, et j'avais presque oublié à quel point mon chéri me manquait, à quel point c'était dur de retourner chez ses parents pour l'été alors que le reste de l'année je le retrouve tous les soirs, et je crois que c'est la chose la plus simple mais aussi une des meilleures que d'avoir trouvé quelqu'un qui nous rend complet, sans avoir à rien changer. Mais bon, j'ai dit: pas de niaiseries, juste que j'avais hâte de retrouver mon mâle.









J'étais

en blouse de boulot*
en crocs*
en larmes*
(rayer la mention inutile)








Après le boulot j'ai retrouvé la grosse Gnégnile. Et elle, je vais malheureusement devoir en parler souvent, parce qu'elle a eu son concours aussi, et je vais devoir la supporter à l'école de sage-femme pendant 4 ans. En bref c'est un petit bébé qui a sauté une classe et qui a eu sa P1 en étant primante, mais bon elle fait des blagues sur le caca donc je l'aime bien quand même.

Et j'ai filé à la gare, dans ma super ferrari (alias la 106 kid, grosse voiture à la mode en 1993, avant ma naissance quoi). J'ai publié mon petit post sur instagram, en mode bonheur et joie:
Mon instagram ça a été une grande source de motivation pendant mes 2 ans de P1 j'ai pu échanger plein de messages avec d'autres filles dans ma situation et aussi parler avec des étudiantes sage-femme, et mine de rien les jours où je voulais abandonner ça m'a aidé à garder le moral ! C'était donc un moment que j'attendais depuis longtemps ! Bonne chance à ceux qui ne sont pas habitués à insta pour déchiffrer tout ça #leshashtagscestunmodedevie #nomakeup #jesuisunefilletypiquequipubliedesphotosdebouffesurinsta

Et j'ai retrouvé mon chéri, qui a pris sa sage-femme dans ses bras (et non pas sa Sansa). C'était donc une soirée bonheur/apéro/annonce à toute la famille/niquage de forfait téléphonique/euphorie.
Mais c'était un des moments les plus attendus de toute ma vie, la réalisation d'un rêve.

Voilà comment j'ai enfin clos 2 années de première année de médecine.
On nous la vend comme quelque chose de très difficile, et c'est vrai, il faut beaucoup travailler, j'avais élue résidence secondaire à la bibliothèque municipale:


Quand je revois les photos à la bibliothèque, je me rappelle de quand on se traînait mutuellement là bas et qu'il fallait marcher 20 minutes dans le froid pendant les révisions de décembre, mais comme nous sommes des vrais membres de la #teamgrossac, après avoir passé l'après-midi là bas, on n'oubliait jamais de se péter le bide et de passer à la boulangerie sur le chemin du retour !

Quand on est en P1, on peut aussi dire adieu à son humour:
(je vous avais prévenu, j'ai un humour grivois plein de cochoncetés)

Et aussi adieu à sa ligne (à la fin, une de mes connasses d'amies me surnommait bouboule !)

Mais on apprend à dépasser ses limites, que l'on ait son concours ou pas, on en ressort grandi. On sait apprécier les week-end à s'ennuyer, on prend conscience que la famille nous est précieuse et on réalise qui sont vraiment nos amis, qui viendra prendre des nouvelles et ne te lâchera pas même si tu auras la tête en permanence dans tes cours (et dans la bouffe)

Et surtout, on rencontre de nouvelles personnes (moi je m'en serais bien passée), entre la colérique de Rambouillet, la narcoleptique psychopathe et la naine avec son täzer, j'ai été servie... Mais ces personnes avec qui l'on passe 2 ans dans une proximité amphithéatresque font créer des amitiés qui dureront, car elles se sont liées pendant les pires moments de la vie étudiante !


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