Pour m'éviter les répétitions dans mes mails, voici les liens qui répondent à l'éternelle question du "COMMENT ON FAIT SAGEUUUH-FEMMEUUUH?"

vendredi 30 octobre 2015

Bilan de la première semaine de stage...

J'arrive à la fin de ma première semaine de stage. Déjà ! (enfin, une autre partie de moi a envie de dire "Enfin !" en repensant au seum que j'ai quand mon réveil sonne à 6h, chose qui n'est pas arrivée depuis le lycée).

La veille au soir, je ne faisais pas la maligne. Dans le week-end déjà je sentais un peu la pression monter, j'en ai parlé dans cet article, mais plus ça allait, plus j'avais envie de me cacher dans un coin et de mordre la première personne qui s'approcherait trop de moi.
J'ai relu en long, en large, en travers les protocoles de l'hôpital, même si je sais qu'en théorie tu dois faire les choses avec un temps minutieux et moultes petites vérifications et qu'en pratique, quand ton patient a besoin de toi et que CA URGE, tu te fies à ton instinct et tu réponds à ses attentes au lieu de réciter ton protocole en le regardant se liquéfier sur place (je ne dis pas là que je ne respecte pas les protocoles d'asepsie, Pasteur je t'aime et je ne te trahirai point)
La nuit, je me suis réveillée tous les quart d'heure en mode "OH PUTAIN PUTAIN MON REVEIL A PAS SONNE". J'avais mis 3 réveils, mais on sait jamais, des fois le sort peut être contre soi... Par chance, j'ai bien entendu les 3 réveils. En même temps. A 6h. Et j'étais pas du tout de bonne humeur, à me lever dans le froid, en laissant seul dans notre lit le mâle, qui lui vient de finir son stage et qui va donc passer les 7 prochaines semaines bien au chaud chez nous à bosser sagement ses ECN, ET A POUVOIR DORMIR ! Je ne sais pas quelle force mentale a réussi à me retenir de lui mettre mes pieds froids dans le dos pour le réveiller, c'était dur pour moi d'être la seule à devoir affronter le froid et l'envie de retourner me pieuter.

Je suis arrivée à l'école à 6h30 (après avoir constaté qu'il me fallait seulement 4 minutes de voiture, qu'il y avait vachement moins de circulation et vachement plus de places à cette heure là, j'étais contente, et puis je me suis dit que tout le monde dormait, donc j'étais jalouse et frustrée).
Dans les vestiaires de l'école, Matilde et Gnégnile étaient les fesses à l'air. Non, elles ne s'exhibaient pas, elles se changeaient juste, en constatant que
- soit les pantalons mis à notre disposition ne correspondaient pas aux tailles que nous avions commandées lors des essayages
- soit nous avons pris du cul.
Option 2: on a pris du cul, mais avec le froid, les raclettes sont revenues au goût du jour, et la quantité de cellulite est proportionnelle à la quantité de raclette ingurgitée !

J'ai enfilé (non pas sans tortiller des fesses) ma tenue, et malgré ma frustration de m'être levée à 6h00, j'étais fière.

Pour ce premier jour, j'avais la chance de ne pas être seule, larguée dans le service. J'étais accompagnée d'Elsa (oui, comme la Reine des Neiges, je lui demanderai si elle a des pouvoirs magiques, mais pour le moment elle me les a bien caché), et on était aussi flippée l'une que l'autre.
La plus grande crainte que j'avais, c'était de rentrer dans le service, de me présenter, et que les soignants m'ignorent totalement voire me mordent et m'insultent de sale gamine. Mais nous sommes arrivées armées de notre plus grand sourire (et de notre swag, on a toujours du swag sur nous) dans la salle des transmissions, et nous avons dit un grand "BONJOUUUUREUUUH". Enfin, dans la théorie, parce qu'en vrai on a du avoir des voix de chatons étranglés tellement nous étions timides.

Et là, j'ai découvert la position du stagiaire. Tu es debout, bras tendus le long du corps, dos droit, et dans ta tête tu te dis "tiens toi droite et ne croise pas les bras ça te donne l'air fermé et négatif et ils vont croire que tu es satan que tu t'en fous que tu vas tout plaquer pour participer dans l'émission des Anges sur NRJ12". Tu ne sais pas si tu dois t'assoir, alors tu essayes de te placer stratégiquement dans la pièce, sauf que tu te places toujours à l'endroit où quelqu'un va passer et où tu vas le gêner parce que tu es un boulet. Alors tu commences à dire le seul mot que tu sais dire: "pardon". Et les gens autour de toi se demandent si tu n'as pas le syndrome poli de la Tourette, se disent que tu es un boulet, et que si tu avais eu le syndrome normal de la Tourette ça aurait été vachement plus drôle de t'entendre dire "TA GUEULE" à répétition.

Heureusement, ce moment gênant n'a pas duré longtemps car j'ai eu la chance de tomber dans un service où les professionnels sont super sympas et nous ont vite mis à l'aise. Elles n'ont pas hésité à nous proposer de les suivre, et à partir de là j'étais lancée.
Avoir travaillé en maison de retraite m'a permis d'avoir plus vite confiance et de savoir laver des fesses autre que des fesses de bébé. Du coup, je n'étais pas du tout réticente pour faire du nursing, au contraire: au moins je me sentais utile, j'aidais les aides soignantes et les infirmières, et je montrais à quel point j'étais motivée.

Les premiers temps, j'étais beaucoup avec Elsa, et une autre stagiaire en prépa infirmière, Margot. Le courant est bien passé entre nous 3, et dès qu'une sonnette retentissait, on passait en trio dans le couloir comme ça:
(l'infirmière, c'est la maman canard, et moi, je suis le petit caneton qui se casse la gueule car il se prend les pieds dans le fil de l'appareil qui prend les constantes)

On sautait de joie quand on reconnaissait la sonnette de la petite mamie qui avait besoin de réconfort, genre "remettez moi mon coussin" "j'ai chaud" "j'ai froid" "je peux avoir un café ?", car on savait qu'elle ne demanderait pas de geste trop techniques et qu'on ne se sentirait pas inutiles à répondre "Je vais aller demander à une infirmière". On est pas encore expertes en prises de sang et autres perfusions, mais au moins, on sait mettre des sucrettes dans un café et réconforter les patientes !

J'ai appris mon service (et à ne plus me perdre dedans), mais j'ai eu la chance d'avoir une visite guidée de toute la maternité. Et comme c'est un CHU, c'est un énorme pôle, donc pour s'y retrouver, faut être accompagnée de lui:

Je ne vous dis pas l'émotion quand je suis passée (alors que je ne m'y attendais pas), dans le couloir des salles de naissance... Et que j'ai vu, en vrai de vrai, là où les femmes accouchaient, comme dans baby-boom, avec le pèse bébé et de quoi le mesurer sur la petite table d'à côté. On a même croisé un tout petit bout âgé de moins d'une heure, qu'on affublait d'un pyjama rose pétant, trop petit, tellement qu'on voyait la couche qui dépassait: ma pauvre bichette, 1h de vie et tu as déjà ta première photo dossier !

J'ai beaucoup observé au début, je ne me sentais pas prête à faire des gestes techniques, j'avais trop peur de labourer mes patients car je suis la délicatesse incarnée. Mais j'ai eu un petit moment de folie (en fait, j'ai surtout eu une infirmière qui m'a vraiment expliqué les choses et donné confiance en moi), et en l'espace d'une demi-journée, j'ai fait mes premiers gestes infirmiers !
Ca peut paraître anodin pour les personnes expérimentées, mais autant vous dire que je n'étais pas peu fière lors de ma première réfection de pansement, préparation et pose de perfusion, injection... et grand moment... ma première prise de sang !

Et oui, j'ai fait ma première prise de sang ! C'était un véritable sketch, et je pense que la patiente se souviendra de moi comme la petite étudiante qui avait l'air tellement stressée de faire ce geste qu'on aurait pu croire que c'était plus difficile que l'intervention prévue par le chirurgien le lendemain. En plus, elle avait peur du sang, et m'a dit de ne pas me louper: j'avais la pression ! La main qui prenait appui sur son bras tremblait tellement que j'ai du lui faire un massage, mais j'ai un peu trop tremblé avec celle qui prenait l'aiguille: elle est ressortie avec un petit bleu. J'étais rouge et tremblante à la fin, comme si je venais de faire un marathon, alors qu'en fait j'avais seulement charcuté une patiente ! Enfin, elle a été très cordiale et m'a dit qu'elle n'avait (presque) pas eu mal, je pense qu'elle a eu pitié, mais elle a été vraiment très sympa !

Du coup, toute la semaine, quand je suis rentrée de stage et que je suis passée dans le souterrain flippant du CHU, j'étais de bonne humeur, de plus en plus contente de moi, et surtout, je me sens à ma place, je suis tellement, tellement heureuse d'avoir trouvé ma voie !

2 commentaires:

  1. Ironiquement pendant mon stage infirmier ma première prise de sang est celle que j'ai le mieux réussie ^^
    Je te souhaite un stage épanouissant :D (puis s'il y a des jours stressants et où tu galères plus dis toi que c'est normal et que c'est pareil pour tout le monde ^^)

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  2. Ma première pds était sur une mamie avec la peau tellement fine et frippée, me souviendrais toujours de son bras dans ma tête ^^ tes articles me font beaucoup rire et je me revois au début des études

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