Pour m'éviter les répétitions dans mes mails, voici les liens qui répondent à l'éternelle question du "COMMENT ON FAIT SAGEUUUH-FEMMEUUUH?"

vendredi 23 octobre 2015

Les sages-femmes autorisées à pratiquer les IVG médicamenteuses

Je me positionne sur un sujet délicat aujourd'hui.

Au début du mois, les sages-femmes ont été autorisées à pratiquer l'IvG médicamenteuse, rendant ainsi cette procédure plus accessible (moins de délais pour obtenir un rendez-vous, plus de professionnels disponibles).
L'article paru annonçant la future pratique de l'avortement par les sages-femmes

Je suis profondément féministe et pro-choix, cette nouvelle m'a donc réjouie.
Etre une femme ne fait pas de nous l'unique responsable d'une grossesse, et une grossesse accidentelle peut arriver à n'importe qui, peu importe l'âge, le niveau social, et même sous contraception ! Lorsque cette situation de grossesse accidentelle arrive, certaines femmes se sentiront prêtes et mèneront à terme, mais d'autres femmes feront le choix d'interrompre la grossesse: peu importe le choix de la patiente, en tant que sage-femme, je serai là pour soutenir.

Ce que je ne supporte pas, c'est la propagande pro-vie. Oui, je ne pèse pas mes mots: pour moi, faire des vidéos avec des informations erronées (non, un embryon ne ressent pas la douleur, non un embryon ne s'étouffe pas puisqu'il "respire" par le cordon), faire des sites internet avec des témoignages culpabilisants (on ne laisse témoigner que celles qui décident de mener la grossesse à terme, et celles qui témoignent pour une IvG disent qu'elles ont gâché leur vie et sombrent en dépression...) c'est de la propagande.
Ici, un lien qui décrit les tactiques des sites anti avortement

La seule personne qui devrait choisir de la suite de la grossesse est celle qui porte l'embryon, ainsi que son partenaire s'il y a, dans le respect mutuel, l'information objective et absolument pas ce discours culpabilisant qu'on entend encore trop souvent...

"On est pas des animaux, tu as couché tu assumes": je ne crois pas que la femme ait été la seule à faire cet embryon, je ne crois pas que ce soit elle qui ait à subir une grossesse et interrompre son avenir et ses projets, en mettant au monde un enfant si elle n'est pas prête.

"Avorter c'est tuer": non, c'est interrompre un développement. Cet embryon est un enfant EN FORMATION, il n'a pas de système nerveux mature: il ne ressent pas la douleur, ne croyez pas les faux témoignages qui montrent des images chocs d'embryon qui crie; ici, un petit article scientifique sur la douleur foetale dont le début est posé à 26 semaines: soit 12 semaines après la date légale de la fin de l'IvG
Oui, le cœur bat, assez tôt même, mais il bat de façon réflexe, à cause des influx nerveux dans les cellules: c'est le même mécanisme que la queue du lézard qui continue à bouger quand on l'a coupée.

"Tu n'as qu'à le faire adopter": c'est vrai que c'est moins traumatisant et pour la mère et pour l'enfant d'être abandonné et d'y penser toute sa vie, que d'interrompre le développement au stade embryonnaire quand l'embryon n'a ni sentiments ni sensations.


Et je cite ma copine de promo, Matilde "Être sage-femme et contre l'avortement c'est comme être boucher et végétarien"

Notre métier, comme son nom l'indique, est d'accompagner les femmes. Toutes les compétences des sages-femmes sont encore malheureusement trop méconnues, certes le métier de sage-femme est apprécié, car associé à la naissance, aux bébés, mais avant tout, c'est un métier de femme pour les femmes.

Être sage-femme, c'est être au coeur de la vie des femmes que ce soit au moment de donner naissance ou à toute autre épreuve cruciale de leur féminité: premiers rapports, contraception, et doucement jusqu'à la ménopause.

Accompagner les femmes dans le vécu de leur corps qui porte le fruit de la conception, dans leur vécu de la maternité: qu'elle aboutisse à une naissance ou non.
L'essentiel étant de leur permettre de continuer leur vie et de s'épanouir personnellement et professionnellement, jusqu'au jour où elles seront prêtes, même si certaines feront le choix de ne jamais être mère.

Ne jamais les juger.

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