J'étais en congé maternité depuis début juin, mes copines étaient parties en stage, et quand j'ai franchi le cap des 37SA, celles qui étaient en stage en salles de naissance faisaient des paris tels des beaufs au PMU pour savoir qui aurait l'honneur de voir ma fille pousser son premier cri. Ça faisait que quelques jours que je commençais à vraiment profiter de ma grossesse car j'en avais fini avec l'école, donc je n'étais pas spécialement pressée qu'elle sorte, même si attacher mes sandales revenait à m'étouffer à cause de la pression de ce ballon qui me servait de bide !
Dans ma tête, ça a changé la donne, ça a rajouté un sacré coup de pression, comment j'allais faire pour réviser avec un tout petit bout d'humain, surtout si elle naissait tard elle n'allait avoir que 3 semaines au moment de l'épreuve ?!
Alors après les 38SA, à force de voir une bonne partie des mamans de juillet pondre à ce stade, et sachant que les bébés récents de mon entourage étaient nés dans ces eaux là, l'idée que ma petite bête pouvait arriver d'une minute à l'autre s'est trop implantée dans ma tête. Tous les soirs je me couchais en me disant "c'est peut être pour cette nuit" et tous les matins je me disais "c'est peut être pour aujourd'hui" #teamespoirdésespérédunebaleinequiosaitseplaindredêtrefatiguée
Je me suis dit que j'allais aider la nature et je prenais tous les conseils bons à prendre. Déjà, je marchais 10km tous les jours, mais ça depuis bien longtemps parce que si je me bougeais pas je ressemblais à un vieux labrador arthrosé qui peut plus se traîner ! Ma meilleure amie était ma compagnon de balade, et acceptait de marcher à l'allure d'une tortue obèse, parce que mine de rien, 3kilos de bébé dans sa piscine privée, ça pesait ! Je ne remercierai jamais assez les gens qui ont lancé Pokémon Go à ce moment là, parce que j'avais pu traîner avec moi mon mâle, d'ailleurs 4 jours avant d'accoucher j'avais même marché 16km, mes tongs s'en souviennent encore (elles sont creusées jusqu'à la moelle les pauvres) En plus de cette marche tellement athlétique que j'aurais du m'inscrire aux JO histoire de ramener la médaille d'or avant d'accoucher, je faisais du ballon et ressemblait au mec de oui-oui:
Je m'ennuyais sur ce ballon d'ailleurs, je sautais tournais et virais mais à 39SA j'avais toujours pas de bébé qui appuyait, enfin, qui appuyait au bon endroit, parce que les coups de pieds sur les cotes ça y allait !
Je me suis dit que j'allais tenter les tisanes de sauge et de framboisier, réputées pour assouplir le col et provoquer des contractions. J'en ai bu des litres et des litres, je mettais du miel pour tromper le goût, c'était plus des tisanes au miel mais du miel à la tisane, ça n'empêchait ces saloperies d'avoir un goût de potion de sorcière !!
#boiresatisanecommeunvraibonhomme
S'en rajoutait la pression de l'entourage, et chaque jour les "T'es toujours là?" "Toujours pas sortie ?" "C'est long moi j'avais déjà accouché" "Va faire du sport ça va la faire sortir" par SMS ou en message sur instagram...
Alors maintenant j'ai le recul, je sais que je voulais absolument qu'elle sorte parce que j'étais stressée à l'idée de ne pas avoir le temps de profiter d'elle avant le prochain partiel qui allait arriver trop vite (petite naïve que j'étais, j'ignorais que le temps compte double quand on a un nouveau né parce qu'on est réveillés jour ET nuit #lesommeilcestpourlesfaibles)
Je le savais que c'est la nature qui décide. Je le savais que plus longtemps le bébé reste dans le ventre mieux c'est, et qu'il ne restait dans tous les cas que quelques jours. Je culpabilisais même d'être déprimée en me disant que je perdais mon temps à attendre qu'elle sorte, que j'allais pas en profiter, alors que certaines femmes en menace d'accouchement prématuré n'ont qu'un objectif celui d'aller à la SA suivante sans encombre.
MAIS SACHEZ MESSIEURS-DAMES QUE DIRE À UNE FEMME PRESQUE À TERME DONT LE BÉBÉ NE SORT PAS "C'EST PAS GRAVE ÇA VA VITE ARRIVER" APRÈS LUI AVOIR DIT "HIHIHIHI PAS PRESSÉ CE BÉBÉ" C'EST AUSSI ÉNERVANT QUE QUAND ON SE PREND LE RIQUIQUI DES ORTEILS (LE PETIT ORTEIL DU BOUT DE LA RANGÉE) DANS LE COIN D'UN MEUBLE.
Oui, une femme presque à terme devient névrosée, parfois, d'autant plus quand elle voit tout son entourage accoucher un peu avant, et que les gens ont l'impression que ça relève du miracle d'aller au bout du bout (alors que dans les chiffres on va souvent au bout du bout !)
Avec le recul toujours, j'adorais quand même être enceinte à tel point que je me demande pourquoi je faisais autant la comédie pour qu'elle sorte ! Parce que je suis la connasse qui n'avait pris que 9 kilos, pas une vergeture, un bébé qu'on voit bouger, et pas de vrais maux, et surtout je pouvais pioncer tranquillement !
Je me marrais quand je passais devant le miroir, je me marrais quand je pouvais jouer avec elle a travers le ventre, je me marrais en faisant des photos et je me marre quand je vois les photos aujourd'hui !
Mon terme était prévu pour le mardi 26 juillet. Le samedi 23 juillet, ça faisait un petit moment que j'avais pas senti ce petit humain bouger, elle qui d'habitude faisait danse avec les stars à l'intérieur. On est allés faire un petit tour aux urgences, et au final elle était juste très très calme cette enfant, mais elle allait bien, j'ai eu une prise de sang qui déterminera beaucoup de choses quelques jours plus tard... PINPINPIN... SUSPENS.
Le soir, en sortant des urgences, je suis allée marcher. Et j'ai touché la symbole de ma ville, petite tradition qui est censé réaliser les voeux. Pas dur à deviner que je ne voulais qu'une chose: faites moi sortir la surprise que j'ai dans le Kinder !!
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